Le quartier de Scampia, à Naples, est souvent qualifié de "Bronx Napolitain". Cette périphérie est le quartier le plus pauvre d'Europe, avec 70% de chômage et 40% de décrochage scolaire.
Depuis 2017, plus de 1000 touristes et étudiants curieux de sa difficile réalité sociale ont déjà suivi le guide du “Scampia Trip Tour”, Daniele Sansone. "Dans l'imaginaire collectif, les gens pensent qu'ils vont se retrouver au milieu du Far West, avec des gens qui se tirent dessus, des Camorristes", explique-t-il. "Et comme on s'est souvent plaint de comment la presse parlait de notre quartier, on s'est dit qu'on allait le raconter nous-mêmes".
Une idée architecturale mal réalisée
La visite démarre en voiture par les Vele (Voiles), ces HLM qui ont servi de décor au film Gomorra. A ses origines, le quartier social qui s'inspirait du Corbusier était révolutionnaire, raconte Daniele. "Mais voilà: l'idée initiale de l'architecte Di Salvo a été mal réalisée. Ici vivent tous ceux qui n'ont pas la possibilité de partir ailleurs. Qui voudrait vivre au milieu de cette pourriture? Personne je pense!"
Mémoire historique de Scampia, Mirella La Magna a créé le centre social Gridas avec son mari dans les années 1970 pour aider les jeunes à s'en sortir. Elle décrit comment des montagnes de drogue sont arrivées dans le quartier avec l'argent de la reconstruction détourné par la Camorra après le tremblement de terre de 1980.
Donner des alternatives à la criminalité
Les alternatives à la criminalité sont le seul espoir pour les enfants du quartier. C'est la tâche notamment de l'école de football Arci Scampia, qui accueille chaque jour plus de 300 d'entre eux.
La visite s'achève par le parc de Corto Maltese, dont les habitants se sont opposés aux lois de la micro-criminalité. "Quand on arrive ici, on veut leur montrer une réalité qui avant était à l'abandon total et qui a été revalorisée par les habitants qui en ont pris soin et qui continuent", souligne Daniele Sansone dont l'objectif est de donner une autre image de Scampia.