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A Gaza, les traces de la guerre sont partout plus d'un mois après le conflit

Gaza, une ville détruite
Gaza, une ville détruite / Forum / 5 min. / le 29 juin 2021
Plus d'un mois et demi après la guerre entre Israël et le Hamas, la ville de Gaza tente de se reconstruire. L'enclave côtière, sous blocus israélien et égyptien, a été largement affectée par les bombardements du mois de mai.

Aujourd'hui, l'économie gazaouie est extrêmement fragile, et ce d'autant plus après la pandémie de coronavirus. Les habitants s'en remettent difficilement, témoigne Alice Froussard, correspondante de la RTS dans les territoires palestiniens occupés.

"A Gaza, les traces de la guerre sont partout. Dans chaque rue, chaque quartier, chaque route, il y a des bâtiments réduits à l'état de gravats. Il y a aussi des petits panneaux blancs devant chaque maison détruite avec le nom ou le contact des propriétaires", explique la journaliste dans Forum.

Et de continuer: "Il y a aussi de l'eau usée sur la route. Tout le système hydraulique a été endommagé. En raison des restrictions de passage israéliennes pour que le matériel arrive, les prix ont triplé."

Reconstruction difficile

La reconstruction est partielle et se fait avec les rares matériaux disponibles dans l'enclave de 3 kilomètres de long et 15 kilomètres de large. Des bulldozers, venus d'Egypte par le terminal de Rafah, nettoient les rues.

Il manque aussi du fuel pour faire fonctionner la centrale électrique de Gaza. En provenance du Qatar, le combustible n'est arrivé qu'en début de semaine. "Cela faisait très longtemps qu'il n'y avait pas eu huit heures d'électricité par jour", souligne Alice Froussard.

Autre problème à résoudre très vite: des usines de produits chimiques ont été visées par les bombardements de mai, libérant de nombreux produits toxiques pouvant affecter l'eau et l'air.

Le Hamas, mouvement islamiste armé au pouvoir à Gaza, avait dénoncé la semaine dernière "la politique de procrastination" d'Israël pour résoudre la crise humanitaire dans l'enclave palestinienne, où vivent entassés quelque deux millions de Palestiniens.

Sentiment d'abandon

Selon les témoignages recueillis par Alice Froussard, les Gazaouis se sentent lâchés par la communauté internationale et par les pays qui ont normalisé leurs relations avec Israël.

Mardi par exemple, le chef de la diplomatie israélienne, Yaïr Lapid, a inauguré aux Emirats arabes unis la première ambassade d'Israël dans le Golfe.

Le Hamas a d'ailleurs dénoncé l'ouverture de l'ambassade, disant dans un communiqué qu'elle reflétait "l'insistance des Emirats sur le péché (...) qu'ils ont commis en signant les accords de normalisation".

260 morts

Un accord de cessez-le-feu est entré en vigueur le 21 mai dernier. Il a mis fin au conflit le plus meurtrier entre Israël et le Hamas depuis 2014.

Du 10 au 21 mai, 260 Palestiniennes et Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes sur Gaza, parmi lesquels des combattants et des civils, selon les autorités locales. En Israël, les tirs de roquettes depuis le micro-territoire ont fait 13 morts.

>> Revoir le reportage de Mise au Point à Gaza le 30 mai dernier :

Gaza : La vie saisie de l’intérieur
Gaza : La vie saisie de l’intérieur / Mise au point / 13 min. / le 30 mai 2021

jfe

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Plusieurs accords avec des pays arabes

Ces derniers mois, les Emirats et Israël ont multiplié les accords de coopération dans divers domaines, notamment commerciaux. En mars, les Emirats arabes unis avaient annoncé la création d'un fonds d'investissement de 10 milliards de dollars (9,2 milliards de francs) destiné à des secteurs stratégiques en Israël.

Les frappes israéliennes sur Gaza avaient mis les nouveaux partenaires commerciaux arabes de l'Etat hébreu dans l'embarras, face à une population arabe très critique dans la rue et sur les réseaux sociaux.

Bahreïn, une autre monarchie du Golfe ainsi que le Maroc et le Soudan ont également signé ces derniers mois des accords de normalisation avec Israël, sous l'impulsion de l'ancienne administration américaine de Donald Trump.

Les Palestiniens ont dénoncé ces accords et les ont qualifiés de "trahison". La résolution du conflit israélo-palestinien était jusqu'alors considérée comme une condition sine qua non à toute normalisation.