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Médecins sans frontières doit suspendre ses activités en Libye

Les conditions se dégradent pour les migrants en Libye. [AP - IOM]
La situation migratoire se dégrade en Libye / La Matinale / 1 min. / le 25 juin 2021
Alors que la politique migratoire est sur la table du Conseil européen, la situation en Libye se dégrade au point que Médecins sans frontières (MSF) doit suspendre ses activités dans les camps de détention de migrants à Tripoli.

Les chefs d’Etat et de gouvernement européens sont réunis durant deux jours à Bruxelles alors que le nombre de migrants qui tentent de trouver refuge en Europe explose avec la crise sanitaire. MSF, l’une des très rares organisations humanitaires qui venaient encore en aide aux migrants, doit donc suspendre ses activités à Tripoli. Elle y est contrainte face à la violence infligée aux naufragés interceptés en mer par les garde-côtes libyens et ramenés de force dans ces camps.

Migrants tabassés

La cheffe de mission en Libye énumère: "Des migrants se font tabasser par les gardiens parce qu'ils tentent de se faire soigner par des médecins". Plus grave encore, ajoute-t-elle dans La Matinale: "Ils ont tiré aussi avec des armes automatiques contre les migrants au centre Abu Salim".

Beatrice Lau, cheffe de mission pour MSF explique que si ces tensions augmentent, c’est parce que le nombre de personnes interceptées en mer par les garde-côtes libyens et ramenées de force en Libye augmente significativement. Plus de 14'000 personnes ont été reconduites pour les seuls six premiers mois de l’année, un nombre jamais égalé. Ces migrants ont été enfermés dans des camps déjà surpeuplés, où les conditions de vies sont inhumaines.

Financement européen

"La plupart de ces centres sont des containers métalliques, sans fenêtres, quatre personnes entassées par mètre carré, ils n’ont pas suffisamment à manger", explique la cheffe de mission. A l’intérieur, aussi, des enfants. "L’Europe doit cesser de soutenir et de financer ce cercle de violences", conclut-elle.

Les garde-côtes libyens sont financés par l’Europe depuis maintenant 4 ans.

Maurine Mercier/jpr

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