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La droite triomphe aux régionales à Madrid, revers pour Sánchez

La droite triomphe aux élections régionales madrilènes.
La droite triomphe aux élections régionales madrilènes. / 19h30 / 2 min. / le 5 mai 2021
La droite espagnole et sa figure montante, Isabel Díaz Ayuso, ont triomphé mardi aux élections régionales à Madrid. Elles ont infligé un revers cinglant au Parti socialiste du Premier ministre Pedro Sánchez, selon des résultats partiels.

Après dépouillement de plus de 60% des bulletins, Isabel Díaz Ayuso, présidente sortante de la région et membre du Parti Populaire (PP), a doublé son score du dernier scrutin régional, datant de mai 2019, en remportant 64 sièges sur 136 au Parlement régional et totalisant plus de 44% des voix.

Le PP ne disposant pas de la majorité absolue, fixée à 69 sièges, il sera contraint de nouer une alliance avec le parti d'extrême droite Vox (13 sièges), qui soutenait déjà Isabel Díaz Ayuso depuis deux ans.

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Déroute du Parti socialiste

Avec 25 sièges et près de 18% des voix, le Parti socialiste de Pedro Sánchez, qui a tenté de mobiliser l'électorat de gauche en brandissant la menace de l'extrême droite, subit une déroute et perd douze députés régionaux. L'ensemble de la gauche totalise 59 sièges, soit moins que la candidate du seul PP.

En 2019, le Parti socialiste était arrivé en tête, mais ne disposait pas d'alliés pour se hisser au pouvoir dans la région, fief du PP depuis 26 ans.

Malgré la pandémie, les plus de 5,1 millions d'électeurs, appelés à élire 136 députés parmi six partis en lice se sont déplacés en masse, la participation étant estimée à près de 75%, soit une hausse de 10 points par rapport au précédent scrutin.

Cette très forte mobilisation reflétait la portée nationale de ce scrutin, dont la campagne, très tendue, a été marquée par l'envoi de lettres de menaces de mort à des candidats, contenant des balles.

Refus d'imposer des restrictions strictes

Cette victoire à Madrid est avant tout celle d'Isabel Díaz Ayuso, 42 ans, qui avait fait de Pedro Sánchez son unique adversaire et avait pour slogan "Liberté".

Malgré les pressions du gouvernement central, cette tenante d'une ligne très droitière et populiste a toujours refusé d'imposer des restrictions strictes contre la pandémie afin de protéger les entreprises, notamment les bars et les restaurants, qui sont restés ouverts.

Une stratégie qui a porté ses fruits, sur fond de ras-le-bol d'une partie de l'opinion à l'égard des mesures anti-Covid.

>> Réécouter le sujet de Tout un monde :

Une vue de Madrid. [Keystone - AP Photo/Daniel Ochoa de Olza]Keystone - AP Photo/Daniel Ochoa de Olza
La région de Madrid vit une campagne électorale houleuse pour l’élection de sa présidence / Tout un monde / 5 min. / le 4 mai 2021

ats/jfe

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Répétition générale

A deux ans des prochaines élections législatives, le PP a présenté cette élection comme une sorte de répétition générale.

"De la Puerta del Sol (siège du gouvernement régional) au palais de la Moncloa (siège du Premier ministre)!", a lancé dimanche soir le chef national du PP, Pablo Casado, confirmant que ce scrutin régional était, à ses yeux, une étape sur le chemin du retour au pouvoir en Espagne.

A la tête du gouvernement espagnol de 2011 à 2018, cette formation en a été chassée par une motion de censure déposée par Pedro Sánchez suite à un scandale de corruption.

Pablo Iglesias se retire de la vie politique

Pablo Iglesias, le leader controversé du parti de gauche radicale Podemos, partenaire du Parti socialiste au sein de la coalition au pouvoir en Espagne, a annoncé son retrait de la vie politique après la déroute de la gauche lors de ces élections régionales.

"Nous avons échoué", a-t-il affirmé devant un groupe de militants de son parti, disant avoir l'impression d'être "le bouc émissaire qui mobilise les sentiments les plus obscurs, les plus contraires à la démocratie".

"Je crois qu'il est évident qu'aujourd'hui je ne contribue pas à rassembler", a poursuivi Pablo Iglesias, 42 ans, fondateur et jusqu'alors chef de file de Podemos.

Pour cette raison, a-t-il ajouté, "j'abandonne toutes mes fonctions, je quitte la politique dans le sens de politique partisane, politique institutionnelle", afin de ne pas être "un obstacle à une rénovation de la direction qui doit se produire dans notre force politique".

Pablo Iglesias a également qualifié de "tragédie" le triomphe du Parti populaire, qu'il a décrit comme "la droite trumpiste", et le bon score du parti d'extrême-droite Vox.