Il s'agit d'un véritable scandale dans l'industrie du transport maritime d'animaux vivants. Partis d'Espagne, ces centaines de bovins se trouvent toujours à bord du Karim Allah, bateau vétuste battant pavillon libanais qui s'est vu contraint de retourner à son point de départ. Il est désormais à quai dans le port espagnol de Carthagène.
Les 895 bêtes avaient été chargées en décembre sur le Karim Allah à destination de la Turquie. Mais cette dernière a ensuite rejeté l'importation de ces animaux, soupçonnés d'être porteurs d'une maladie virale.
Le transporteur avait alors tenté d'accoster dans plusieurs ports, notamment en Libye et en Tunisie, sans jamais en obtenir l'autorisation. Ainsi, l'état général des animaux, parfois privés de nourriture, s'est détérioré.
Abolir le transport d'animaux vivants
Le bateau est ensuite retourné en Espagne, où les autorités espagnoles ont ordonné jeudi qu'il reste à quai. Et à la suite d'une inspection de vétérinaires, le ministre espagnol de l'Agriculture a décrété que ces animaux devraient être sacrifiés, car jugés inaptes tant à l'exportation qu'à un retour sur sol espagnol.
Une décision vivement dénoncée par des mouvements de protection des animaux, notamment Eurogroup for Animals, qui appelle à une enquête de la Commission européenne et pointe un "nouveau signal en faveur d'une abolition du transport d'animaux vivants, incompatible avec le principe européen de reconnaissance des animaux en tant qu'être sentients".
Pour rappel, l'Union européenne exporte chaque année quelque trois millions de moutons et de bovins. Une part importante de ces exportations se fait par bateau à destination des pays du Golfe, du Moyen-Orient et du Maghreb.
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