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Région parisienne sous le choc après deux rixes mortelles entre jeunes

Deux mineurs tués dans l'Essonne: Gérald Darmanin annonce des renforts. [AFP - Stéphane de Sakutin]
Région parisienne sous le choc après deux rixes mortelles entre jeunes / Le 12h30 / 1 min. / le 24 février 2021
Après les décès de deux adolescents dans le département de l'Essonne lors de rixes, le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé l'envoi dès mardi soir de renforts des forces de l'ordre. Six mineurs seront présentés à un juge.

Les affrontements ont eu lieu dans deux villes différentes, Saint-Chéron lundi et Boussy-Saint-Antoine mardi, distantes d'environ 45 kilomètres. Les deux affaires ne semblent pas être liées, selon le parquet français.

A Boussy-Saint-Antoine, un garçon de 14 ans a été tué "très probablement d'un coup de couteau au ventre", a précisé la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP). Un autre adolescent de 13 ans a été blessé à la gorge et transporté par hélicoptère vers un hôpital, dans un état grave.

Lundi, dans le même département, une altercation entre une dizaine de jeunes avait éclaté aux abords du collège de la ville de Saint-Chéron (5000 habitants), située près d'Etampes. Une adolescente ayant reçu un coup de couteau au ventre était décédée dans la soirée à l'hôpital.

Plusieurs interpellations

Dans le cadre du drame de Boussy-Saint-Antoine, la Direction départementale de la sécurité publique affirme que l'auteur des coups mortels s'est rendu à la police. Au total, sept gardes à vue étaient en cours mardi soir, selon le parquet d'Evry, qui a précisé que la rixe avait opposé "environ une trentaine de jeunes" venus d'Epinay-sous-Sénart et de Quincy-sous-Sénart.

A Saint-Chéron, où la rixe a opposé une dizaines de jeunes, six adolescents âgés de 14 à 16 ans ont été présentés mercredi à un juge d'instruction, a annoncé la procureure d'Evry.

Le parquet a requis le placement en détention provisoire de l'un d'eux, âgé de 16 ans, poursuivi pour meurtre sur mineur de 15 ans, violences aggravées et participation à un groupement en vue de commettre des violences. A l'encontre des cinq autre mineurs, le parquet a proposé la qualification de violences aggravées.

"Mimétisme"

En déplacement dans l'Essonne, Gérald Darmanin a souligné la difficulté d'anticiper ces rixes entre bandes de jeunes, qui "concernent principalement l'Ile-de-France", et dans lesquelles, selon lui, "le mimétisme des réseaux sociaux" joue un rôle important, ainsi que les "messageries cryptées".

Ces deux nouveaux décès interviennent un mois après le passage à tabac de Yuriy, un collégien de 15 ans, dans le XVe arrondissement de Paris. Une affaire qui avait braqué les projecteurs sur le phénomène de bandes dans la capitale.

Citant cette agression de Yuriy, Gérald Darmanin a évoqué une "explosion de rencontres violentes, sans connaître pour autant les terribles chiffres de 2015 et 2016". En 2016, neuf jeunes avaient trouvé la mort lors de rixes, selon le ministre.

ats/jfe

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Un nombre de bandes stable, mais...

Un plan de lutte contre les bandes violentes a été lancé en 2010 par la préfecture de police de Paris, avec la création d'une cellule qui suit ce phénomène sur l'ensemble de l'agglomération parisienne (capitale et petite couronne).

Depuis cinq ans, le nombre de bandes apparaît cependant stable, tant sur l'agglomération parisienne que sur la capitale, souligne-t-on de source policière, en précisant que "46 bandes actives" ont été recensées dont "15" à Paris.

Dans la capitale, il y a eu deux décès en 2020, contre un en 2019, trois en 2018 et quatre en 2017. Le nombre de blessés s'est élevé à 72 en 2020, contre 59 en 2019, 71 en 2018, 109 en 2017, selon la même source.

Une note interne de la cellule de suivi du plan bandes de la préfecture de police, révélée par Le Parisien, fait cependant état de trois morts et 280 blessés en 2020, laissant penser que le phénomène est en nette augmentation.