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Humiliée, l'Union européenne cherche la riposte face à Moscou

Josep Borrell (à gauche) s'est rendu à Moscou du 4 au 6 février à l'invitation du Kremlin pour la première visite d'un chef de la diplomatie européenne en Russie depuis 2017. [AFP - RUSSIAN FOREIGN MINISTRY]
Le Parlement européen débat des relations entre Bruxelles et Moscou / La Matinale / 1 min. / le 9 février 2021
Après le camouflet infligé par le Kremlin à l'émissaire de l'UE Josep Borrell durant sa visite à Moscou, les Etats membres sont divisés sur les sanctions envisagées. Varsovie, Berlin et Stockholm vont chacun expulser un diplomate russe en poste dans leur pays.

Josep Borrell s'est rendu à Moscou du 4 au 6 février à l'invitation du Kremlin pour la première visite d'un chef de la diplomatie européenne en Russie depuis 2017.

L'opportunité de son déplacement a été contestée par plusieurs Etats membres après l'arrestation d'Alexeï Navalny et sa condamnation à deux ans et huit mois de prison. La mission de l'Espagnol avait un double objectif: renouveler la demande de libération immédiate de l'opposant et sonder la volonté de coopération du Kremlin.

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La fin de non recevoir et l'expulsion de trois diplomates européens pendant son entretien avec le ministre des affaires étrangères russe Sergueï Lavrov ont montré que "Moscou refuse le dialogue". L'UE doit en "tirer les conséquences", a soutenu Josep Borrell de retour à Bruxelles.

Des sanctions depuis 2014

Les Européens ont une panoplie de sanctions économiques à leur disposition. Ils les utilisent depuis l'annexion de la Crimée en 2014. Des mesures touchant les secteurs de l'industrie du pétrole, de la banque et de la défense sont renouvelées chaque année depuis cette date.

Les Européens ont également frappé l'entourage du président Vladimir Poutine après la tentative d'empoisonnement de Navalny avec un neurotoxique militaire, le Novitchok. Six membres de la présidence ont été interdits de séjour dans l'UE et leurs avoirs ont été gelés.

L'efficacité de ces sanctions a été mise en doute par Navalny, qui a recommandé de "frapper au portefeuille" des proches du Kremlin. Le Parlement européen a voté une résolution pour demander de "sanctionner les oligarques russes liés au régime, les membres de la garde rapprochée du président Poutine et les propagandistes actifs dans les média qui possèdent des actifs dans l'UE".

Les sanctions doivent être proposées par un ou plusieurs Etats membres et leur adoption nécessite l'unanimité. A ce jour, aucune demande n'a été formellement présentée. Mais plusieurs pays réclament une punition. L'Allemagne est du nombre.

Expulsion de diplomates russes

Lundi, l'Allemagne, la Suède et la Pologne ont annoncé l'expulsion de diplomates russes en représailles à une mesure similaire décidée le 5 février par Moscou visant des diplomates accusés d'avoir manifesté en faveur de l'opposant Alexeï Navalny. La Russie a dénoncé une mesure "infondée" et "inamicale".

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L'expulsion "injustifiée" des diplomates montre "une facette supplémentaire de ce qui se passe actuellement en Russie et qui a peu à voir avec un Etat de droit", a en retour fustigé la chancelière allemande Angela Merkel.

afp/vajo

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