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De nouvelles émeutes aux Pays-Bas après l'imposition d'un couvre-feu

Des affrontements ont eu lieu dans plusieurs villes des Pays-Bas après l'imposition d'un couvre-feu
Des affrontements ont eu lieu dans plusieurs villes des Pays-Bas après l'imposition d'un couvre-feu / 12h45 / 1 min. / le 26 janvier 2021
Plusieurs villes des Pays-Bas ont été secouées par des émeutes lundi soir, pour la troisième nuit consécutive, après l'imposition ce week-end d'un couvre-feu afin de lutter contre la pandémie. Près de 200 personnes ont été arrêtées.

Des affrontements ont opposé la police anti-émeute à des groupes de protestataires à Amsterdam ainsi que dans la ville portuaire de Rotterdam, où des vitrines de magasins ont été brisées et leurs marchandises pillées.

Amersfoort (est), Geleen (sud), La Haye ou encore Den Bosch ont aussi été secouées par des émeutes, un phénomène très rare aux Pays-Bas.

Au moins dix policiers ont été blessés dans les derniers affrontements avec les émeutiers, alors que la police a indiqué avoir arrêté plus de 180 personnes dans le pays.

Des mesures d'urgence instaurées

A Rotterdam, la police a fait usage d'un canon à eau après un affrontement avec les protestataires, a rapporté la chaîne de télévision NOS. Le maire de la ville, qui a dénoncé les émeutiers comme étant des "voleurs éhontés", a pris un décret autorisant la police à multiplier les arrestations.

Selon des images publiées sur les réseaux sociaux, des émeutiers ont aussi pillé un magasin à Den Bosch et un photographe de presse a été frappé derrière la tête à Haarlem, après avoir été chassé par une foule en colère.

Lundi soir, les maires de plusieurs villes du pays ont annoncé qu'ils allaient instaurer des mesures d'urgence pour tenter d'empêcher de nouveaux troubles.

Premier couvre-feu depuis la Seconde Guerre mondiale

Le Premier ministre Mark Rutte a condamné "la violence criminelle" et "inadmissible" des émeutes, qui ont eu lieu depuis samedi, estimant qu'il s'agissait "des pires émeutes en quarante ans". La police avait déjà arrêté dimanche 250 personnes lors de heurts à Amsterdam et Eindhoven notamment.

"Cela n'a rien à voir avec la lutte pour la liberté. Nous ne prenons pas toutes ces mesures pour rire. Nous le faisons car nous combattons le virus et que c'est pour l'instant le virus qui nous prend notre liberté", a ajouté le Premier ministre, jugeant que "99%" des Néerlandais soutiennent les restrictions. "Toute personne normale ne peut qu'observer avec horreur" ce qu'il s'est passé, a encore affirmé Mark Rutte.

Le gouvernement ne cède pas

"Vous ne capitulez pas devant les gens qui cassent les vitrines des magasins", a déclaré le ministre des finances, cité par l'agence de presse néerlandaise ANP, estimant que les personnes à l'origine des émeutes n'étaient pas des protestataires légitimes mais que "c'est la racaille qui fait cela".

Le ministre de la justice a lui aussi assuré que le gouvernement garderait la mesure en place, jugeant le couvre-feu nécessaire pour lutter contre le nouveau coronavirus.

Les Pays-Bas ont entamé samedi leur premier couvre-feu depuis la Seconde Guerre mondiale. Il est interdit de sortir de chez soi entre 21h et 4h30, et ce au moins jusqu'au 9 février. Tout contrevenant encourt une amende de 95 euros.

>> Compte-rendu sur place dans le 12h30 :

Un magasin pillé à Rotterdam, aux Pays-Bas. [Keystone - AP Photo/Peter Dejong]Keystone - AP Photo/Peter Dejong
Une troisième nuit d'émeutes s'est déroulée aux Pays-Bas / Le 12h30 / 1 min. / le 26 janvier 2021

agences/boi

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