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"Bobby" Kennedy est mort il y a 40 ans

Le frère de "JFK" n'a pas pu lui succéder [Wikipédia].
Le frère de "JFK" n'a pas pu lui succéder [Wikipédia].
Le 5 juin 1968, Robert F. Kennedy vient d'emporter la primaire démocrate de Californie en vue de la présidentielle de novembre lorsqu'il s'effondre, abattu par un fanatique palestinien dans un palace de Los Angeles.

L'assassinat de "RFK", moins de
cinq ans après celui de son frère aîné, le président John F.
Kennedy, replonge les Etats-Unis dans un traumatisme d'autant plus
fort que des événements funestes se sont alors récemment
succédé.

Entrée tardive dans la course

C'est d'abord l'offensive générale dite du "Têt" menée fin
janvier par la guérilla vietcong contre les forces américaines et
le gouvernement de Saïgon, qui introduit un doute sur la stratégie
menée par l'administration du président démocrate Lyndon Johnson
dans l'ex-Indochine française. Puis le 4 avril, le pasteur noir
Martin Luther King, apôtre de la non-violence et figure centrale de
la lutte contre la ségrégation raciale, est assassiné à
Memphis.



De violentes émeutes ravagent des quartiers de grandes villes,
faisant plus de 20 morts. Les campus universitaires sont eux aussi
en ébullition. Hostile à l'escalade vietnamienne soutenue par
Johnson, Kennedy avait rompu avec le successeur de son frère et
démissionné en 1964 du poste de ministre de la Justice qu'il
occupait depuis 1961 pour se faire élire sénateur de New
York.



C'est sur un registre résolument anti-guerre que "Bobby", entré
sur le tard dans la course à la présidentielle de 1968 et profitant
du retrait de Johnson, conteste l'investiture à Herbert Humphrey,
vice-président et homme-lige du Texan. Au soir de la primaire de
Californie qu'il remporte avec une courte avance, "RFK", a raflé au
total 393 délégués en vue de la convention démocrate, Humphrey 561
et Eugene McCarthy, un candidat lui aussi anti-guerre, 258.

Père de 10 enfants

Mais les coups de feu tirés par Sirhan Sirhan mettent un terme
au rêve de Kennedy, qui n'avait que 42 ans, de succéder à son
frère. Touché de plusieurs balles, dont une à la tête, le sénateur,
père de 10 enfants (sa femme Ethel est enceinte d'un 11e) décède
dans un hôpital de Los Angeles un jour plus tard.



La photo d'un jeune aide-cuisinier soutenant la tête du candidat,
couché les bras en croix dans les cuisines de l'hôtel Ambassador,
fait le tour du monde. Son auteur, Boris Yaro du Los Angeles Times,
avait raconté les circonstances dans les colonnes de son journal en
1998.



"J'ai eu froid dans le dos. Non, me suis-je dit. Pas encore. Pas
un autre Kennedy", avait témoigné Boris Yaro, confiant avoir versé
des "chaudes larmes de colère" sur ce qu'il considérait être la fin
d'une époque. Malgré une campagne menée par des partisans de la
conservation du bâtiment, l'hôtel Ambassador a été détruit en
2005-2006 pour laisser la place à un complexe scolaire.



afp/mej

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Quand Hillary parle de "Bobby"

Quarante ans plus tard, l'assassinat de Robert Kennedy a été maladroitement mentionné fin mai par Hillary Clinton pour justifier son maintien dans la course face à Barack Obama, dans ce qui pouvait être compris comme une évocation de voir le candidat noir visé par un attentat d'ici à la convention d'août.

Barack Obama, qui a reçu début février l'appui d'Ethel Kennedy, 80 ans, est protégé par le "Secret service", la police qui assure la sécurité du président des Etats-Unis. Sa mission a été étendue aux candidats depuis l'assassinat de "RFK".

L'auteur des coups de feu condamné à mort

Sirhan, un palestinien de confession chrétienne et âgé de 24 ans lors des faits, avait expliqué lors de son procès avoir voulu tuer Kennedy en raison de sa position favorable à Israël lors de la Guerre des Six jours, l'année précédente.

Il a été condamné à mort, avant que cette peine soit commuée en prison à vie en 1972. Il est toujours incarcéré à la prison de Corcoran en Californie et sa 13e demande de mise en liberté conditionnelle a été rejetée en 2006.