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En Thaïlande, peine record de 43 ans de prison pour lèse-majesté

Le roi de Thaïlande Maha Vajiralongkorn. [AFP - LILLIAN SUWANRUMPHA]
En Thaïlande, peine record de 43 ans de prison pour lèse-majesté / Le Journal horaire / 31 sec. / le 19 janvier 2021
Une Thaïlandaise a été condamnée mardi à 43 ans de prison pour avoir insulté la famille royale, la plus lourde peine jamais enregistrée dans le royaume pour crime de lèse-majesté, selon les experts.

Cette condamnation intervient alors que la Thaïlande intensifie son utilisation de l'article 112 (lèse-majesté) à l'encontre des militants du mouvement pro-démocratie qui réclament une réforme profonde de la toute-puissante monarchie. Mardi, Anchan, dont le nom de famille est tenu secret afin de protéger ses proches, a été condamnée pour 29 chefs d'accusation de lèse-majesté, selon Thai Lawyers for Human Rights (TLHR), qui suit de près les procès pour lèse-majesté.

"Elle a été reconnue coupable pour chaque chef d'accusation et condamnée à trois ans pour chacun", ce qui a porté la peine globale à 87 ans, a ajouté l'ONG.  Parce que l'accusée a reconnu les faits, elle a posté des messages audio hostiles à la monarchie sur les réseaux sociaux, "le tribunal a réduit la peine de moitié", soit 43 ans et 100 jours.

Ancienne fonctionnaire, Anchan avait été arrêtée en 2015, puis maintenue en détention provisoire pendant 3 ans, en raison de sa proximité avec le podcasteur "DJ Banpodj", connu pour ses critiques acharnées contre la monarchie.

Dernière peine "record" en 2017

Avant la condamnation d'Anchan, la peine la plus sévère remontait à 2017, lorsqu'un homme avait été condamné à 35 ans pour une série de publications et de commentaires sur Facebook.

L'utilisation de la loi sur le crime de lèse-majesté, appelée "112" pour sa section du code pénal, reste controversée et son abolition est l'une des principales revendications du mouvement actuel mené par la jeunesse.

Depuis le lancement du mouvement à la mi-juillet 2020, plus de 40 militants ont été inculpés en vertu de la loi de lèse-majesté pour avoir participé à des manifestations réclamant la démission du Premier ministre, la réécriture de la constitution et la réforme de la monarchie.

ats/vajo

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