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Madrid toujours "groggy" après une tempête de neige historique

Des scènes inhabituelles à Madrid. [EPA - David Fernandez]
A Madrid, on s'active pour dégager la neige. / Le Journal horaire / 19 sec. / le 11 janvier 2021
Trottoirs transformés en patinoires, habitants s'échinant à dégager les rues avec des pelles et des pioches: deux jours après une tempête de neige historique, Madrid et une partie de l'Espagne restaient partiellement bloquées.

Prises au dépourvu par l'intensité de ces chutes de neige inédites, qui ont donné des allures de station de ski à l'une des plus grandes villes européennes, les autorités n'avaient toujours pas déneigé lundi des quartiers entiers de Madrid. Elles n'espéraient pas un retour à la normale avant plusieurs jours.

A court de sel et avec trop peu de chasse-neige, elles se concentraient sur les axes principaux, qui commençaient à être dégagés lundi après-midi pour laisser passer les services d'urgence et les camions nécessaires à l'approvisionnement de la ville.

Bouffée d'air frais et... dangers

Malgré les multiples problèmes qu'elle a causés, de nombreux Madrilènes ont vu dans cette neige une bouffée d'air frais après dix mois de restrictions dues à la pandémie. Mais après ce week-end irréel et hors du temps, la vague de froid, avec des minimales de -13° attendues mardi dans le centre du pays, a transformé partout la neige en glace, avec son cortège de dangers.

"Le 18 janvier prochain, quand les classes rouvriront (à Madrid), il est possible que nous puissions vivre une certaine normalité", a pronostiqué le préfet de la région de la capitale, José Manuel Franco, sur la chaîne de télévision Cuatro.

Eviter les déplacements

Le ministère de l'Intérieur a appelé tous les habitants du pays à éviter les déplacements non indispensables. Le ministre a toutefois assuré que la poursuite de la campagne de vaccination contre le coronavirus n'était pas compromise. "Les retards - si retards il y avait - vont être minimes et légers", a-t-il déclaré, ajoutant que la distribution du vaccin vers toutes les régions était "garantie".

Quelque 350'000 doses du vaccin de Pfizer/BioNTech arrivées lundi ont toutefois dû atterrir à Barcelone (nord-est) et Vitoria (nord) et non à Madrid.

Centaines de tonnes de sel

Afin de dégager les rues, la région de Madrid a distribué 277 tonnes de sel aux différentes municipalités de la zone et devait en recevoir 3500 tonnes supplémentaires, qui seront acheminées ces prochains jours depuis une région de l'est de l'Espagne.

Les écoles, des maternelles aux universités, y resteront fermées jusqu'à lundi et les tribunaux et musées jusqu'à mercredi. La récolte des ordures était également suspendue.

afp/jpr

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Routes coupées, aéroport fermé

Au total, 116 routes du pays restaient coupées lundi, tandis que près de 600 étaient toujours affectées par ces intempéries. A l'aéroport de Madrid-Barajas, qui a été fermé presque tout le week-end, l'activité a repris timidement, seuls quelques vols ayant pu décoller depuis dimanche soir.

Alors que les bus publics étaient toujours à l'arrêt, le métro de la capitale fonctionnait 24 heures sur 24 et était bondé, offrant des scènes peu conformes aux consignes de "distanciation sociale" données par les autorités pour lutter contre le Covid-19. Les principales liaisons ferroviaires ont rouvert lundi, dont le TGV entre Madrid et Barcelone en début d'après-midi.

Baptisée Filomena, cette tempête, qui a entraîné de fortes pluies dans d'autres régions, a fait au moins trois morts dans le pays.