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Le Royaume-Uni a officiellement quitté le navire européen à minuit

Relations entre l'Union européenne et le Royaume-Uni: ce qui change au 1er janvier 2021
Relations entre l'Union européenne et le Royaume-Uni: ce qui change au 1er janvier 2021 / 19h30 / 2 min. / le 31 décembre 2020
Les Britanniques ont définitivement largué les amarres de l'Union européenne jeudi à minuit pour entamer une nouvelle page de leur histoire dans un contexte de crise profonde. Mais quels seront les changements concrets dès le 1er janvier?

Après un demi-siècle d'intégration européenne, les gongs de Big Ben ont résonné à 23h à Londres (minuit en Suisse) pour officialiser le départ du Royaume-Uni de l'UE, après 48 ans de présence dans le bloc communautaire. Ce moment historique a été célébré sans effusion de joie au sein d'une population en grande partie confinée.

Le Brexit est ainsi devenu une réalité pour le pays, sorti officiellement de l'UE le 31 janvier 2020 mais ayant bénéficié d'une période transitoire pour amortir le choc.

"Le Brexit n'est pas une fin mais un début", a déclaré mercredi le Premier ministre britannique Boris Johnson devant le Parlement, quelques heures avant que les députés approuvent l'accord commercial conclu avec l'UE. Le Royaume-Uni sera "ouvert, généreux et tourné vers l'extérieur", a-t-il ajouté jeudi.

>> Lire aussi : L'accord post-Brexit est aussi une bonne nouvelle pour la Suisse

Lourdeurs administratives

L'accord commercial conclu in extremis entre le Royaume-Uni et l'Union européenne évite une rupture trop abrupte et ses conséquences potentiellement dévastatrices pour l'économie, mais la libre circulation permettant aux marchandises comme aux personnes de passer sans entrave la frontière prendra fin.

Ce point final à la liberté de circulation signifie l'instauration d'un système à points qui rendra l'installation au Royaume-Uni beaucoup plus difficile pour les Européens. Il faudra notamment avoir une offre d'emploi avec un salaire annuel d'au moins 32'000 francs suisses.

Exportateurs et importateurs seront confrontés à de nouvelles formalités et les marchandises risquent d'être ralenties aux frontières par des contrôles. Les entreprises de la finance, secteur majeur à Londres, perdront leur droit automatique d'offrir leurs services dans l'UE.

Eviter toute concurrence déloyale

Au grand soulagement de pans entiers d'économies très connectées, l'UE offre au Royaume-Uni un accès sans droits de douane ni quotas à son marché de 450 millions de consommateurs. Mais il prévoit pour éviter toute concurrence déloyale des sanctions et des mesures compensatoires en cas de non respect de ses règles en matière d'aides d'État, d'environnement, de droit du travail et de fiscalité.

Ce nouveau marché sera libre, certes, mais des lourdeurs administratives sont à prévoir, de même que des contrôles sanitaires. Cela va de pair avec la réapparition des douanes physiques.

Les universités britanniques ne seront plus éligibles au programme d'échanges Erasmus, dès la rentrée 2021. Ainsi, les étudiants européens seront désormais considérés comme étrangers par les hautes écoles britanniques.

En conséquence, les frais d'inscription vont s'envoler et pourront même doubler, tripler, voire quadrupler pour les études de médecine.

Période transitoire pour la pêche

Concernant la pêche, sujet difficile jusqu'aux dernières heures, l'accord prévoit une période de transition jusqu'en juin 2026, à l'issue de laquelle les pêcheurs européens auront progressivement renoncé à 25% de leurs prises. Un résultat qui a profondément déçu les pêcheurs britanniques, fers de lance du Brexit qui espéraient plus des promesses de souveraineté retrouvée martelées par Boris Johnson.

>> Le décryptage d'Isabelle Ory à Bruxelles :

Le Brexit vu de Bruxelles: le décryptage d'Isabelle Ory
Le Brexit vu de Bruxelles: le décryptage d'Isabelle Ory / 19h30 / 1 min. / le 31 décembre 2020

jfe avec agences

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Les accords de Schengen s'appliqueront désormais à Gibraltar

Les accords de Schengen, qui garantissent la libre circulation des personnes entre 26 Etats européens sans contrôle des passeports, s'appliqueront désormais à l'enclave britannique de Gibraltar, situé au sud de la péninsule britannique, a annoncé jeudi la ministre espagnole des Affaires étrangères.

"Il n'y a plus de barrière. Schengen s'applique à Gibraltar (dans ses relations) avec l'Espagne, ce qui permet de supprimer les contrôles entre Gibraltar et l'Espagne, cela permet de retirer la barrière", a déclaré Arancha González Laya à quelques heures de l'entrée en vigueur du Brexit.