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L'ex-députée kurde Leyla Güven condamnée à 22 ans de prison pour "terrorisme"

En juin 2020 s'est déroulé une manifestation pour protester contre le détention de la députée kurde Leyla Güven à Istanbul. [Yasin AKGUL / AFP]
L'ex-députée kurde Leyla Güven condamnée à 22 ans de prison pour "terrorisme" / Le Journal horaire / 27 sec. / le 21 décembre 2020
Lundi, l'ex-députée kurde Leyla Güven a été condamnée à 22 ans et trois mois de prison par un tribunal de Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, pour des accusations en lien avec le "terrorisme".

Déchue de son mandat en juin par un vote parlementaire, Leyla Güven, 56 ans, a été reconnue coupable d'"appartenance à un groupe terroriste", en l'occurrence le parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et de "propagande" en faveur de cette organisation, selon le verdict.

Un mandat d'arrêt a été lancé contre l'ex-députée qui comparaissait libre et qui envisage de faire appel, a affirmé son avocat. Leyla Güven est la coprésidente du "Congrès de la société démocratique" (DTK), une organisation que les autorités turques accusent d'être liée au PKK, classé "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Leyla Güven a été déchue de son mandat en juin par un vote parlementaire, à la suite de la confirmation d'une précédente condamnation à la prison pour "appartenance à une organisation terroriste armée".

Grève de la faim en 2018

Elue du HDP (Parti démocratique des peuples, pro-kurde), Leyla Güven avait lancé un mouvement de grève de la faim en prison en novembre 2018 pour protester contre les conditions de détention du leader kurde Abdullah Öcalan, l'un des fondateurs du PKK.

Ce mouvement, suivi par des milliers de détenus, avait pris fin en mai 2020. Les milieux prokurdes, en particulier le HDP, font l'objet d'une répression implacable depuis plusieurs années en Turquie. Le pouvoir turc accuse le HDP d'être une "vitrine politique" du PKK, une accusation rejetée par le parti prokurde qui se dit victime de répression en raison de sa farouche opposition au président turc.

Selahattin Demirtas, ancien dirigeant emblématique du HDP est détenu depuis novembre 2016 pour des accusations en lien avec le "terrorisme". Plusieurs maires pro-kurdes dans le sud-est de la Turquie ont été déchus de leur mandat et arrêtés ces derniers mois pour leurs liens présumés avec le PKK.

afp/vajo

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