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L'Ethiopie rejette toute "interférence" étrangère à propos du conflit au Tigré

Le gouvernement éthiopien lance un ultimatum aux forces dissidentes. Les hommes ont jusqu’à ce soir pour se rendre.
Le gouvernement éthiopien lance un ultimatum aux forces dissidentes. Les hommes ont jusqu’à ce soir pour se rendre. / 12h45 / 1 min. / le 25 novembre 2020
Le Premier ministre éthiopien a demandé mercredi à la communauté internationale de ne pas interférer dans le conflit au Tigré, à quelques heures de la fin de l'ultimatum donné aux dirigeants de cette région pour se rendre ou subir une attaque "sans pitié" sur leur capitale.

Trois semaines après le début du conflit entre l'armée fédérale éthiopienne et les autorités dissidentes de cette région du nord du pays, la perspective d'un assaut contre Mekele, la capitale du Tigré, fait craindre le pire pour ses quelque 500'000 habitants.

>> Lire aussi : L'Ethiopie prête à ordonner l'assaut contre la capitale régionale du Tigré

Malgré des divisions entre pays africains et européens, le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu mardi une première réunion sur le conflit, sans déclaration commune à sa sortie. Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) appellent à la fin des combats entamés le 4 novembre.

"Respecter les principes de non-intervention"

Mais, alors que l'ultimatum de 72 heures s'achève mercredi soir, les belligérants campent sur leurs positions: le président du Tigré, Debretsion Gebremichael, affirme que les siens sont "prêts à mourir" tandis que Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix 2019, rejette en bloc toute "interférence dans les affaires internes" de l'Ethiopie.

"Nous enjoignons respectueusement la communauté internationale à s'abstenir de tout acte malvenu et illicite d'interférence et à respecter les principes fondamentaux de non-intervention contenus dans le droit international", écrit mercredi Abiy Ahmed.

"En tant qu'Etat souverain, l'Ethiopie est en droit de garantir et d'appliquer ses lois sur son propre territoire. Et c'est exactement ce que nous faisons", ajoute le Premier ministre qui a toujours qualifié l'offensive militaire d'"opération de maintien de l'ordre".

Médiateurs de l'Union africaine attendus à Addis-Abeba

Abiy Ahmed justifie l'intervention contre le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), au pouvoir dans cette région et qui défiait son autorité depuis des mois, par l'obligation de "préserver l'ordre politique et constitutionnel" de ce pays fédéral.

Les médiateurs de l'Union africaine (UA), qui sont tous d'anciens chefs d'Etat, sont attendus dans la journée à Addis-Abeba, selon des sources diplomatiques. Il s'agit du Mozambicain Joaquim Chissano, de la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf et du Sud-Africain Kgalema Motlanthe.

agences/asch

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