Le prince justifie le refus du Liechtenstein de prêter des
oeuvres en sa possession en Allemagne, dans une lettre au Musée
juif de Berlin. Elle a été publiée jeudi dans le « Tages-Anzeiger ». La Principauté ne
souhaite pas soumettre ses oeuvres d'art à une application
sélective de l'Etat de droit telle qu'exercée en Allemagne, écrit
le prince.
"Toujours en guerre"
Le Liechtenstein est toujours en guerre avec le «IIIe Reich» car
celui-ci s'est effondré avant de pouvoir signer la paix avec la
Principauté, souligne le prince. Et «Dieu merci», le «IIIe Reich» a
été vaincu avant d'avoir pu annexer le Liechtenstein.
Les relations entre les deux pays ont été affectées par un vaste
scandale de fraude fiscale mettant en cause des centaines de riches
contribuables allemands accusés d'avoir mis à l'abri du fisc leurs
avoirs en les transférant dans la principauté alpine.
Un précédent en Suisse
En février, le président de l'Association suisse des banquiers,
Pierre Mirabaud, avait déclaré que les méthodes employées par
l'Allemagne pour obtenir des données sur l'évasion fiscale
évoquaient "des méthodes dignes de la Gestapo", la police politique
hitlérienne, avant de regretter cette formule.
Les services secrets allemands ont versé entre 4 et 5 millions
d'euros à un informateur pour s'approprier des données volées dans
la banque LGT du Liechtenstein.
ats/cab
Propos dénoncés
Les propos du prince du Liechtenstein constituent "une minimisation irresponsable des crimes du 3e Reich", selon le Musée juif de Berlin.
"Lorsque l'on qualifie la République fédérale d'Allemagne de '4e Reich', on minimise les crimes national-socialistes de manière irresponsable", a déclaré jeudi la porte-parole du musée Eva Söderman.
Le musée s'est joint à la prise de position émise par le Conseil central des Juifs en Allemagne.
A Berlin, le Ministère des affaires étrangères n'a pas souhaité commenter la lettre reçue par le Musée juif.