Cette conférence des donateurs "peut donner un élan important au développement pacifique" de l'Afghanistan, a affirmé Ignazio Cassis durant la réunion.
Comme de nombreux autres acteurs, la Suisse exige toutefois des engagements du gouvernement afghan et en premier lieu "un plan de développement clair" pour l'ensemble de l'Afghanistan avec des objectifs "prudents et réalistes", a insisté le chef de la diplomatie suisse, qui a notamment rencontré à Genève ses homologues finlandais et afghan, de même que le ministre afghan des finances.
12 milliards d'aide
Au total, l'Afghanistan recevra jusqu'à 12 milliards de dollars d'aide des pays donateurs d'ici 2024, a déclaré à l'issue de la conférence le ministre finlandais de la Coopération Ville Skinnari, dont 3 pour la première année du plan quadriennal à venir, allant de 2021 à 2024.
L'Union européenne a pour sa part maintenu son enveloppe de 1,2 milliard d'euros et la Grande-Bretagne va elle donner environ 188 millions de francs.
Le financement devra atteindre tous les Afghans, même les régions difficiles d'accès en raison du conflit et les composantes plus vulnérables de la population. Au terme de cette réunion de mardi, Kaboul va s'engager sur un tel plan qui conditionnera formellement pour la première fois l'aide de la communauté internationale à ce pays.
"Bien des choses dépendent de la conférence", a encore ajouté Ignazio Cassis. Cette réunion, qui a lieu tous les quatre ans, est censée être la dernière avant davantage de responsabilités pour l'Afghanistan. Mais plusieurs acteurs anticipent un maintien de l'aide internationale après 2024 en raison des effets du Covid.
Un attentat fait une quinzaine de morts
Dans les discours, de nombreux acteurs ont relevé l'importance de rassembler tous les citoyens pour une paix durable dans ce pays. Le président afghan Ashraf Ghani a lui demandé de son côté un moment de silence pour les victimes de dizaines d'années de violences, alors que plus de 100'000 personnes ont été tuées ou blessées en une dizaine d'années.
Peu après, un violent attentat a secoué Bamiyan, une ville du centre du pays pourtant considérée comme la moins dangereuse du pays. Deux bombes ont explosé, faisant une quinzaine de morts et une cinquantaine de blessés.
De fait, les violences sont encore régulières en Afghanistan, alors que des pourparlers de paix stagnent depuis deux mois entre le gouvernement et les talibans au Qatar. Du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres aux chefs de la diplomatie finlandaise Pekka Haavisto, qui copréside la réunion avec l'ONU et l'Afghanistan, et européenne Josep Borell, les appels à un "cessez-le-feu immédiat" ont été nombreux. Une demande également relayée par le président afghan.
Antonio Guterres s'est dit inquiet pour la situation humanitaire dans le pays, qui pourrait encore se détériorer cet hiver en cas d'explosion de cas de Covid, alors même que les systèmes de santé et économique sont déjà fragilisés. "Un moment critique" pour le pays, selon son chef de la diplomatie.
>>Revoir dans La Matinale l'interview de Peter Maurer, président du Comité international de la Croix-Rouge:
boi avec afp