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Deux ans après le début de leurs manifestations, que reste-t-il des "gilets jaunes"?

Des "gilets jaunes" dans les rues de Paris en décembre 2018. [Hans Lucas via AFP - Julien Helaine]
Que reste-t-il des "gilets jaunes" deux ans après les débuts du mouvement? / La Matinale / 1 min. / le 17 novembre 2020
Deux ans après son lancement, le mouvement de protestation social qui a secoué le pays pendant des mois est aujourd'hui peu présent dans les rues, Covid oblige. Mais cette actualité lui inspire d'autres combats, que certains jugent complotistes.

Il y a deux ans, les "gilets jaunes" commençaient à occuper les ronds-points et samedi après samedi la France éberluée s'enfonçait dans la violence. Mais déjà avant la crise sanitaire, le mouvement semblait en repli dans les rues. Les restrictions liées au Covid lui donnent un nouvel élan en ligne, comme l'a constaté Tristan Mendès France, maître de conférences universitaire et spécialiste des extrêmes politiques

"On a la sensation que ce mouvement - qui n'est pas centralisé - a été contaminé par pas mal de théories complotistes qui ont circulé ces derniers mois", analyse-t-il. "On retrouve autour du discours anti-masque, antivaccins, toutes les théories qui gravitent autour de la remise en question de la réalité scientifique autour du coronavirus. Elles se retrouvent poussées, accélérées dans les groupes Facebook "gilets jaunes"."

Des positions anti-vaccins qui se propagent

Les "gilets jaunes" donnent de l'écho aux positions antivaccins alors que la France est l'un des pays occidentaux où la population est la plus réticente à se faire vacciner. "Il y a un bouleversement du marché de l'information", souligne le spécialiste. "Les réseaux sociaux notamment donnent à voir des arguments qui arrivent - notamment grâce aux algorithmes - à gagner en visibilité. Cela va parfois au-delà du militantisme assez marginal de ceux qui sont contre le vaccin."

Pourquoi cette particularité française ? Un mystère que peinent à expliquer les spécialistes, si ce n'est une énorme défiance politique envers les autorités.

Alexandre Habay/ebz

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