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Des cas détectés à bord du premier bateau de croisière à revenir en Grèce - Notre suivi de la pandémie de Covid-19

Une douzaine de membres d'équipage à bord du premier bateau de croisière à accoster en Grèce depuis le confinement ont été testés positifs au coronavirus. [ap/keystone - Petros Giannakouris]
Une douzaine de membres d'équipage à bord du premier bateau de croisière à accoster en Grèce depuis le confinement ont été testés positifs au coronavirus. - [ap/keystone - Petros Giannakouris]
Les autorités sanitaires grecques ont mis "fin à l'alerte" mardi sur le Mein Schiff 6, le premier bateau de croisière à revenir en Grèce depuis le printemps. Les résultats de trois tests sur l'équipage se sont avérés négatifs.

Le nombre de décès dans le monde dépasse le million. Au total, 1'005'981 décès ont été officiellement comptabilisés dans le monde, pour plus de 33,4 millions de cas, selon un comptage établi mardi en milieu de journée.

Les Etats-Unis (205'091 morts pour 7'150'118 cas recensés), le Brésil (142'058 morts pour 4'745'464 cas recensés), l'Inde (96'318 morts pour 6'145'291 cas recensés) et le Mexique (76'603 morts pour 733'717 cas recensés) comptabilisent à eux seuls plus de la moitié des morts recensées dans le monde.

>> La carte du SRAS-CoV-2 dans le monde:

Le seuil du millions de décès a été franchi en début de semaine. "Un million est un nombre terrible", avait déclaré dès vendredi le directeur des situations d'urgence de l'Organisation mondiale de la santé Michael Ryan, estimant un doublement "très probable". Les perspectives sont sombres, en effet, avec une courbe qui repart à la hausse en Europe, au Moyen-Orient et en Asie, renforçant la crainte d'une seconde vague.

Par ailleurs, l'OMS fait état de plus de 2 millions de nouveaux cas identifiés dans le monde la semaine dernière, en augmentation de 1%, second record consécutif. Le nombre de nouveaux décès continue lui de reculer. L'Europe est la zone où la pandémie avance le plus rapidement.

GRECE - "Fin d'alerte" sur un bateau de croisière à Athènes

Le navire Mein Schiff 6, qui opère pour le géant allemand du tourisme TUI, transporte 922 touristes et 666 membres d'équipage. Lundi, les premiers tests avaient révélé la présence d'une douzaine de cas de Covid-19 parmi l'équipage du navire, battant pavillon maltais.

Le bateau avait alors été placé en situation "d'alerte" et avait accosté mardi matin au port du Pirée, grand port près d'Athènes, où trois tests consécutifs sur des membres de l'équipage se sont avérés négatifs. Les autorités ont alors sonné la fin de l'alerte.

Les gardes-côtes grecs avaient affirmé lundi qu'une douzaine de membres d'équipage avaient été testés positifs, TUI précisant de son côté qu'ils étaient asymptomatiques. Les passagers avaient tous étés diagnostiqués en bonne santé après avoir subi des tests avant d'embarquer, selon la porte-parole des gardes-côtes.

Un laboratoire situé à Héraklion, en Crête, avait conduit la première campagne de tests qui a conclu à la présence de 12 cas d'infection parmi les 150 membres d'équipage testés, selon la télévision d'Etat TV ERT.

ROYAUME-UNI - Imbroglio du Premier ministre face aux patchwork de mesures locales

Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est emmêlé les pinceaux mardi sur les nouvelles restrictions imposées localement face à la résurgence de la pandémie, alimentant les accusations de confusion sur sa gestion de la crise.

Le Royaume-Uni multiplie en effet les actions locales pour tenter de contrôler la propagation du virus, afin d'éviter un reconfinement national. Mais ces règles varient non seulement entre l'Écosse, le Pays de Galles, l'Irlande du Nord et l'Angleterre, mais aussi au sein même des différentes provinces. Et ces différences sèment la confusion chez les Britanniques, dont plus d'un quart est désormais concerné par des restrictions locales.

Les députés voteront mercredi sur la législation introduite pour lutter contre la pandémie, dans un contexte agité, car certains députés jugent autoritaires les mesures prises par le gouvernement.

Un amendement a été proposé par le conservateur Graham Brady pour contraindre le gouvernement à consulter le parlement avant d'imposer de nouvelles restrictions aux libertés.

FRANCE - La Sécurité sociale fortement déficitaire

Le déficit de la Sécurité sociale devrait s'élever cette année à un montant record de 44,7 milliards d'euros en raison de la crise.

Le déficit devrait cependant refluer à 25,5 milliards en 2021. En juin dernier, la prévision de déficit pour 2020 était de 52,2 milliards d'euros.

La Sécurité sociale a pour l'instant enregistré son plus gros déficit annuel en 2010, dans la sillage de la crise financière de 2008, avec 28 milliards d'euros.

Par ailleurs, l'Assemblée nationale se penche jeudi sur la prolongation jusque fin mars de possibles restrictions des rassemblements et déplacements face à l'épidémie de Covid-19, en vertu d'un régime "d'exception" dénoncé par les oppositions.

Nouvelle-Calédonie épargnée

Si la France fait face à une recrudescence de l'épidémie, la Nouvelle-Calédonie, qui vote sur son indépendance de la France dimanche, est l'un des très rares territoires au monde à avoir échappé à l'épidémie de Covid-19, et ses habitants mènent une vie "normale".

Sur les 270'000 habitants du territoire, seuls 27 cas de coronavirus, tous importés, ont été recensés à ce jour dans l'archipel, qui a été le territoire français au confinement le plus court (24 mars/20 avril). Le seul autre territoire totalement épargné est Wallis-et-Futuna, également dans le Pacifique.

Tous les cas de Covid sont par ailleurs guéris, à l'exception du dernier, identifié vendredi dernier, auprès d'une personne venant de métropole et placée en quatorzaine. Car depuis le 20 mars, les vols internationaux ont été drastiquement réduits et tout arrivant est obligatoirement placé en quatorzaine dans des hôtels réquisitionnés par le gouvernement. Un test PCR doit être effectué avant le départ et un autre avant la sortie de l'hôtel.

ALLEMAGNE - Merkel veut de nouvelles mesures restrictives

La chancelière allemande Angela Merkel, qui réunit ce mardi après-midi, les dirigeants des 16 Etats régionaux, veut pouvoir limiter à 25 le nombre de participants à une fête privée et à 50 pour une fête dans un espace public. Le projet de texte doit encore être adopté durant cette réunion.

Dans les restaurants, les cafés et les bars où chaque client doit laisser ses coordonnées, des amendes d'un minimum de 50 euros seront également infligées si des personnes livrent des informations erronées.

Dans certaines régions particulièrement frappées par le virus, la vente d'alcool pourra également être provisoirement limitée.

Des horaires limités d'ouverture qui peuvent varier d'une région à une autre vont également être maintenus.

D'abord plutôt épargné, le nombre de nouveaux cas quotidiens est reparti à la hausse depuis la fin juillet. Le nombre quotidien de nouvelles infections a dépassé la barre des 2000, selon l'institut de veille sanitaire Robert Koch alors que 9471 personnes sont mortes.

ESPAGNE - Prolongation du financement du chômage partiel

Gouvernement, patronat et syndicats espagnols ont trouvé mardi un accord pour prolonger jusqu'à fin janvier le financement public des plans de chômage partiel provoqués par la pandémie, malgré son lourd impact sur les finances publiques. Le gouvernement a aussi prolongé en partie les aides destinées aux travailleurs indépendants.

C'est la deuxième fois que le gouvernement prolonge ce mécanisme entré en vigueur en avril. Il devait prendre fin le 30 septembre.

Cette mesure aurait déjà coûté à l'Etat espagnol quatre milliards d'euros par mois.

En contrepartie, les entreprises bénéficiant de ces aides doivent s'engager à ne pas licencier pendant six mois.

Selon le ministère de la Sécurité sociale, environ 750'000 personnes sont encore actuellement au chômage partiel en Espagne, un chiffre qui avait atteint 3,4 millions au plus fort du confinement.

La pandémie a détruit plus d'un million d'emplois en Espagne au deuxième trimestre, en grande majorité dans les services et le tourisme. Le taux de chômage a grimpé à 15,3% fin juin. Il devrait atteindre 19% fin 2020 selon le gouvernement.

ITALIE - L'état d'urgence sanitaire pourrait être prolongé

L'Italie pourrait prolonger l'état d'urgence sanitaire en raison de craintes d'une résurgence de l'épidémie, a déclaré mardi un responsable du gouvernement.

Instauré depuis le 31 janvier, cet état d'urgence, qui accorde à l'exécutif aussi bien national que régional des prérogatives renforcées, prend fin le 15 octobre. Il a été prolongé fin juillet par le Sénat malgré les critiques del'opposition.

Le nombre de nouveaux cas n'a eu de cesse d'augmenter depuis le mois dernier, avec en moyenne 1694 infections quotidiennes signalées au cours des sept derniers jours. L'Italie a été l'un des pays d'Europe les plus durement touchés par le coronavirus, avec 35'851 morts.

ETATS-UNIS - Trump annonce la distribution de millions de tests rapides

Donald Trump a annoncé lundi la distribution aux Etats-Unis de 150 millions de tests rapides pour détecter le coronavirus en 15 minutes. Cette méthode est comparable aux tests de grossesse et bien plus rapide que les tests moléculaires utilisés jusqu'à présent.

Les tests antigéniques sont généralement moins sensibles que les tests moléculaires traditionnels (PCR), c'est-à-dire qu'ils ne vont pas détecter un certain nombre de cas. Mais les chercheurs expliquent qu'en termes de santé publique, ils seront plus utiles puisque avec l'augmentation des volumes de tests, un plus grand nombre de cas au total pourra être détecté. Sans compter que le test est généralement le meilleur au pic de contagiosité, au moment où il est crucial d'isoler les cas positifs.

Le test, appelé BinaxNOW, ne sera pas achetable en pharmacie aux Etats-Unis: il sera réalisé par des professionnels de santé ou des personnels formés, selon les priorités fixées par les gouverneurs des Etats.

Les enseignants, les maisons de retraite et les universités historiquement noires ou amérindiennes seront prioritaires, a dit Donald Trump.

INDE - Peut-être dix fois plus de cas qu'annoncé

Plus de 60 millions d'Indiens, soit dix fois plus que les chiffres officiels, pourraient avoir été contaminés par le coronavirus, ont annoncé mardi les autorités médicales chargées de la pandémie, citant une étude nationale basée sur les tests sérologiques mesurant les anticorps.

Selon les chiffres officiels, la population indienne, avec plus de 6,1 millions de cas de contamination sur 1,3 milliard d'habitants, est la deuxième la plus touchée par l'épidémie dans le monde, après les Etats-Unis.

Mais des tests sanguins effectués sur 29'000 personnes dans 21 Etats indiens entre mi-août et mi-septembre, montrent que le nombre de personnes contaminées pourrait être bien supérieur. "La principale conclusion de cette enquête sérologique est qu'un individu sur quinze âgé de plus de 10 ans avait été exposé en août" au virus, a déclaré lors d'une conférence de presse au ministère de la Santé le directeur général du Conseil indien de la recherche médicale Balram Bhargava.

Les résultats montrent que l'exposition au virus était plus importante chez les personnes testées dans les bidonvilles des zones urbaines (15,6%) et les autres zones urbaines (8,2%) que dans les régions rurales (4,4%). Les tests sérologiques mettent en évidence les anticorps développés par les organismes des personnes ayant été exposées au coronavirus.

CANADA - Québec et Montréal passent en alerte rouge

Le Premier ministre du Québec a annoncé lundi de nouvelles restrictions pour les régions de Montréal et Québec qui passent au plus haut niveau d'alerte pendant 28 jours, alors que les cas de coronavirus ont fortement grimpé dans cette province.

Les Québécois sont appelés à ne pas recevoir d'invités à leur domicile. Les bars, restaurants, cinémas, musées et bibliothèques notamment seront fermés du 1er au 28 octobre dans trois régions dont la métropole Montréal et la capitale Québec, passées au seuil d'alerte rouge.

Le Québec, qui compte plus de huit millions d'habitants, a annoncé lundi 750 nouveaux cas en une journée. Province voisine et deuxième la plus touchée par la pandémie, l'Ontario a enregistré plus de 700 nouveaux cas, un record depuis le début de la pandémie qui a conduit les autorités à parler, elles aussi, de "deuxième vague".

Au total, le Canada recensait lundi plus de 155'000 cas et 9318 morts.

ARGENTINE - Les restrictions ravivent la polarisation politique

Une épidémie qui ne faiblit pas malgré plus de six mois de restrictions drastiques, une profonde crise économique qui s'aggrave : la situation en Argentine alimente une polarisation politique toujours plus aiguë.

D'un côté, des manifestants s'insurgent contre les mesures sanitaires mises en place par le gouvernement du président de centre-gauche Alberto Fernandez, accusé de "détruire" le pays. De l'autre, des partisans du gouvernement s'indignent de l'"irresponsabilité" de l'opposition qui encourage ces manifestations en pleine pandémie, dont la courbe ne faiblit pas malgré un confinement national décrété dès le 20 mars.

Depuis le premier malade détecté en mars, 700'000 cas ont été déclarés, parmi lesquels 19'000 décès, pour 44 millions d'habitants.

RUSSIE - Vacances scolaires prolongées à Moscou

Le maire de Moscou a annoncé mardi sa décision de prolonger d'une semaine les vacances scolaires pour endiguer la propagation de coronavirus, dont les cas ont nettement augmenté dans la capitale russe depuis début septembre.

Censées débuter lundi prochain et durer une semaine, les vacances dans les écoles moscovites vont ainsi avoir lieu du 5 au 18 octobre, "compte tenu des recommandations des autorités sanitaires (...) et de la hausse des cas de Covid"-19, a indiqué le maire de Moscou.

La Russie a officiellement recensé mardi 8232 cas d'infection au coronavirus, dont 2300 à Moscou. Le 2 septembre, le pays en avait enregistré 4952, dont 625 dans la capitale.

Au total, 1'167'805 cas ont été recensés à ce jour en Russie, dont 20'545 décès.

ISRAEL - Reconfinement prolongé

Contesté, le reconfinement décrété en Israël pour lutter contre le plus haut taux de contamination au coronavirus au monde sera prolongé au bout des trois semaines préalablement annoncées, a prévenu mardi le ministre de la Santé.

Israël s'était vanté de sa gestion de la pandémie lors de la première vague de contamination et avait rapidement levé les restrictions afin de remettre l'économie sur les rails.

Mais le pays de neuf millions d'habitants a enregistré le plus fort taux de contaminations au cours des deux dernières semaines, et a imposé un reconfinement généralisé le 18 septembre, durci une semaine plus tard.

Le ministère de la Santé israélien a officiellement recensé 233'554 malades, dont 1507 décès, et plus de 8200 nouveaux cas sur la seule journée de vendredi.

Jusqu'au 11 octobre, écoles, synagogues et lieux de loisirs sont fermés, seuls les secteurs de travail jugés "essentiels" sont autorisés à exercer et l'Etat hébreu a annoncé vendredi de nouvelles restrictions sur les vols internationaux.

Les prières en extérieur sont limitées à 20 personnes et à moins d'un kilomètre du domicile, tout comme les manifestations.

Et le Parlement examine mardi une loi devant restreindre encore les rassemblements, alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu est la cible d'un mouvement de contestation depuis plusieurs mois qui dénonce notamment sa gestion de la crise économique et sanitaire de la pandémie.

SINGAPOUR - Singapore Airlines renonce aux "vols pour nulle part"

La compagnie aérienne Singapore Airlines (SIA) a annoncé mardi renoncer à son offre de "vols vers nulle part" après des protestations sur l'impact environnemental de ce projet destiné à renflouer ses finances.

Confrontées à l'effondrement du trafic aérien dû au coronavirus, plusieurs compagnies en Australie, au Japon et à Taïwan, proposent des vols qui partent et atterrissent au même aéroport.

La compagnie singapourienne va miser sur d'autres initiatives pour les afficionados du transport aérien. Le transporteur va ainsi proposer des visites de ses appareils et des dîners à bord de ses Airbus A380, le plus gros appareil commercial en service, ainsi que des animations pour les enfants.

La compagnie singapourienne, qui a dû immobiliser l'essentiel de sa flotte à cause de la pandémie, a annoncé au début du mois 4300 suppressions d'emplois, soit une réduction de 20% de ses effectifs.

RTSinfo avec les agences

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Appliquer les bonnes mesures pour éviter un reconfinement généralisé

"Appliquer les bonnes mesures pour éviter un reconfinement généralisé": c’est ce qu’a préconisé mardi, dans l’émission Forum, Didier Pittet, épidémiologiste et chef du service de prévention et de contrôle de l’infection aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Parmi ces mesures figurent notamment des confinements localisés. "Mais les deux outils essentiels restent l’hygiène des mains et la distance sociale. Et le port du masque quand cette dernière n’est pas possible", a rappelé le spécialiste.

Didier Pittet a reconnu que l’acceptation des mesures par la population diminue, car l’urgence n’est plus la même qu’au printemps, lorsqu’il fallait éviter la surcharge des hôpitaux. "Mais dans certaines régions, comme en France, en Espagne ou au Royaume-Uni, des hôpitaux commencent à avoir des problèmes", a mis en garde l’épidémiologiste.

A ses yeux, il est aussi "très important de passer un test dès les premiers symptômes, afin de pouvoir isoler les personnes touchées et protéger le reste de la population d’une transmission".

>> Ecouter l'interview de Didier Pittet dans Forum :

Didier Pittet, au front depuis le début de la pandémie. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]Keystone - Salvatore Di Nolfi
L'impossible reconfinement dans le monde: interview de Didier Pittet / Forum / 7 min. / le 29 septembre 2020