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Les proches des victimes de l'Hyper Cacher témoignent au procès

L'Hyper Cacher où s'est déroulé la prise d'otages, janvier 2015. [Keystone]
Les proches des victimes de l'attentat de l'Hyper Cacher entendus par la cour d'assise spéciale de Paris / Le 12h30 / 1 min. / le 22 septembre 2020
A Paris, le procès des attentats de janvier 2015 se poursuit cette semaine. Ce mardi matin, la Cour d'Assises spéciale a commencé à entendre les proches des victimes de la prise d'otages de l'Hyper Cacher. Quatre personnes avaient été tuées par Amédy Coulibaly, djihadiste de 32 ans.

C'est un père qui raconte la minute où son monde s'est écroulé, un oncle qui décrit une famille détruite. Une ex-employée qui raconte l'agonie d'un collègue. Une épouse qui s'effondre en larmes à la barre: "Je suis morte avec mon mari", dit-elle. "Si je suis encore là, c'est juste pour mes trois petits".

Comme pour la partie consacrée à Charlie Hebdo, la parole est donnée aux proches des victimes pour exposer le traumatisme subi et évoquer le souvenir des leurs.

Le père de Yoann, employé de l'Hyper Cacher abattu par Amedy Coulibaly raconte ce 9 janvier 2015 et l'impossible vie d'après. Comment il a caché la vérité pendant cinq ans à son épouse et sa fille en leur disant que Yoann, mort à 20 ans, n'avait pas souffert. La mère, elle, est absente du procès. Elle vit dans le déni, selon son mari, ne veut rien savoir, ni rien entendre. La plupart des proches ou rescapés de la prise d'otages ne sont pas venue au procès, par peur ou par manque de force.

Incompréhensible antisémitisme

L'antisémitisme de l'attentat a aussi été évoqué en marge des dépositions. "Pourquoi cette haine du juif?", se demande le père de Yoann: "Je ne regarderai pas les accusés", explique-t-il. "Je ne comprends pas comment on peut aider des gens à enlever la vie des autres".

Comme d'autres proches ou survivants de la prise d'otages, il est parti vivre en Israël. Tout comme l'ex-gérant de la supérette. Le président de la cour a lu sa déclaration recueillie par la police à l'époque: "Je vais retourner chez moi en Israël, au moins je serai en sécurité et armé".

Alexandre Habay/sjaq

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