La gauche a réussi à conserver trois régions (Toscane, Pouilles et Campanie). Mais le front uni centre droit-extrême droite a gardé les siennes et a ravi les Marches (sud) aux partis du gouvernement de Giuseppe Conte, coalition formée voici un an entre le Mouvement 5 Etoiles (M5S) et le Parti démocrate (PD, centre gauche).
Pour la droite, ces élections censées faire vaciller la gauche "se sont transformées en élections de la stabilité susceptibles d'emmener ce gouvernement jusqu'à la fin de la législature", estimait lundi soir le quotidien Corriere della Sera, principal tirage de la péninsule. La droite dirigera désormais 14 régions italiennes et la gauche cinq.
La gauche conserve la Toscane
Le candidat de la gauche Eugenio Giani a revendiqué la victoire aux élections régionales en Toscane face à Susanna Ceccardi, candidate de la Lega, qui a reconnu sa défaite. La perte de cette région aurait pu ébranler le gouvernement, sans forcément le faire tomber.
"C'est une victoire extraordinaire", a déclaré Eugenio Giani devant son comité électoral. Mme Ceccardi (extrême droite de Matteo Salvini) lui a envoyé un SMS lui demandant "de gouverner maintenant pour le bien des Toscans", selon les médias.
Selon des projections publiées par les télévisions italiennes, le candidat de la gauche dans cette région du centre-ouest de l'Italie est crédité de 47,2 à 47,7% des votes, contre 40,8 à 41,2% à Susanna Ceccardi.
"Nous avons stoppé Salvini", s'est de son côté félicitée la secrétaire générale du Parti démocratique toscan, Simona Bonafé.
Test de popularité pour Salvini
Les élections régionales constituaient aussi un test de popularité chez les ténors de l'extrême droite: Matteo Salvini, l'ancien ministre de l'Intérieur qui cherche à conserver son autorité contestée à la droite de la droite, et la cheffe de Fratelli d'Italia, qui a fortement progressé cet été dans les sondages.
Et ce sont des candidats de Fratelli d'Italia qui ont été choisis par la droite pour mener l'assaut dans les Marches et dans les Pouilles.
Pari gagné dans les Marches avec Francesco Acquaroli, critiqué l'an dernier pour avoir participé à un dîner de nostalgiques de Mussolini, mais pari perdu dans les Pouilles pour l'eurodéputé Raffaele Fitto, opposé à Michele Emiliano.
"La défaite de la droite souverainiste (...) est une excellente nouvelle pour les Pouilles", a commenté à chaud Nichi Vendola, ancien président de gauche de la région. En Campanie, le candidat de la droite a reconnu également sa défaite, promettant "une opposition dure" à Vincenzo De Luca.
ats/jop
La Vénétie et la Ligurie restent aux mains de la droite
Matteo Salvini et sa Lega confortent en revanche leurs positions en Vénétie grâce à son populaire président léguiste Luca Zaia, qui s'assure un troisième mandat avec plus de 70% des voix.
La droite a conservé aussi la Ligurie, la seule région où M5S et PD ont pourtant réussi à faire alliance sur un candidat. Les résultats n'étaient pas encore connus pour les régionales dans la petite région de la Vallée d'Aoste.
Référendum sur la réduction des députés
En ce qui concerne le référendum national sur la réduction du nombre de parlementaires organisé en même temps que ces régionales, le "oui" l'a emporté avec environ 69% des voix, selon un décompte portant sur les bulletins dépouillés dans près de 95% des bureaux de vote.
"Un résultat historique" pour l'instigateur du référendum, le chef du Mouvement 5 Etoiles, Luigi Di Maio, actuel chef de la diplomatie italienne. "Nous allons avoir un parlement normal, avec 345 fauteuils et des privilèges en moins", a-t-il réagi sur Twitter.
Le nombre des parlementaires passera de 945 à 600. Aujourd'hui, l'Italie a le deuxième parlement le plus nombreux d'Europe, derrière celui du Royaume-Uni (environ 1400), et devant la France (925).
Avec un taux de participation relativement élevé de 54% à ce scrutin référendaire sans suspense, les électeurs se sont bien mobilisés dimanche et lundi, en suivant de stricts protocoles de sécurité.