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L'Allemagne prévoit d'accueillir 1500 migrants des îles de Grèce

L'Allemagne prévoit d'accueillir 1500 migrants des îles grecques. [EPA - ORESTIS PANAGIOTOU]
L'Allemagne prévoit d'accueillir 1500 migrants des îles grecques. / Le Journal horaire / 24 sec. / le 15 septembre 2020
La chancelière allemande Angela Merkel prévoit d'accueillir environ 1500 migrants depuis les îles grecques après les incendies du camp de Moria. Quant au président du Conseil européen Charles Michel, il veut une réponse de l'UE.

Les migrants accueillis par l'Allemagne seront essentiellement des familles avec des enfants qui ont été reconnues comme réfugiés par les autorités grecques, a indiqué mardi une source gouvernementale. Berlin a déjà prévu la prise en charge de 100 à 150 mineurs isolés évacués du camp de Moria, à Lesbos, dans le cadre d'une initiative franco-allemande.

Depuis l'incendie du plus grand camp de migrants en Europe dans la nuit du 8 au 9 septembre, la pression monte sur le gouvernement allemand pour qu'il accueille certains des plus de 12'000 exilés chassés par le feu et qui se retrouvent sans abri sur l'île égéenne. Les autorités allemandes ont jusqu'ici insisté sur la nécessité de trouver une solution au niveau européen sur cette épineuse question qui divise les Vingt-Sept depuis 2015.

Angela Merkel a trouvé un accord avec son ministre de l'Intérieur, Horst Seehofer, sur cet ordre de grandeur, mais la source gouvernementale n'était pas en mesure de préciser si les sociaux-démocrates du SPD, partenaires de la coalition gouvernementale, avaient donné leur feu vert.

Geste humanitaire

Des Verts à la Gauche radicale en passant par le SPD et certains responsables conservateurs de la CDU, le parti d'Angela Merkel, les voix se multiplient en faveur d'un geste humanitaire notamment à la faveur des images de Lesbos montrant des migrants dormant sur le bitume dans des conditions d'hygiène catastrophiques. Ces images ont choqué le pays alors que de nombreuses communes et Etats régionaux affirment avoir de la place pour une prise en charge.

Toutefois, selon le quotidien allemand Bild, le gouvernement grec du conservateur Kyriakos Mitsotakis ferait barrage dans une certaine mesure aux projets de l'Allemagne, redoutant, selon lui, que des demandeurs d'asile coincés en Grèce mettent eux aussi le feu à leurs installations dans l'espoir d'être évacués vers l'Allemagne.

Lundi, le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas avait indiqué que le gouvernement devrait tomber d'accord d'ici mercredi sur le nombre de personnes qui pourront être acheminées vers l'Allemagne.

Réponse "juste, forte et efficace" de l'UE

Le président du Conseil européen Charles Michel a appelé mardi à Athènes à "une réponse juste, forte et efficace" de l'Union européenne sur la question migratoire.

Après l'incendie qui a ravagé le camp de Moria, où il devait se rendre dans l'après-midi, Charles Michel a exhorté les pays membres de l'UE à "être mobilisés pour davantage de convergences" sur l'accueil des réfugiés, le droit d'asile et la politique de retour. La Commission européenne a avancé au 23 septembre la présentation de son projet très attendu de réforme de la politique migratoire dans l'UE.

800 migrants dans un nouveau camp

Quelque 800 migrants sur les milliers chassés par l'incendie du camp de Moria étaient installés à ce stade dans le nouveau centre temporaire érigé à la hâte par les autorités grecques sur l'île de Lesbos, a-t-on appris auprès du ministère grec des Migrations. Parmi eux, 21 ont été testés positifs au coronavirus.

La plupart des migrants dorment sur le bitume, les trottoirs, dans les champs ou des bâtiments abandonnés. Ils refusent de se rendre dans le nouveau camp monté à quelques encâblures des ruines de Moria, craignant de ne plus pouvoir quitter l'île une fois à l'intérieur.

Mais quelque 800 exilés, selon le ministère, qui logeaient depuis des mois voire des années à Moria, sont désormais logés dans le camp temporaire, fermé à la presse, malgré la chaleur, l'absence de douches et de matelas, selon des témoignages recueillis par l'AFP.

Ils craignent l'animosité des insulaires, dont beaucoup s'opposent au maintien des migrants à Lesbos. Les incidents entre demandeurs d'asile et habitants, dont des sympathisants d'extrême droite, sont fréquents sur l'île depuis l'an dernier.

Plus de 33'000 migrants

Avant l'incendie de Moria, plus de 33'000 migrants vivaient dans cinq camps sur les îles grecques de la mer Egée pourtant dotés d'une capacité d'accueil de seulement 5400 places, en particulier à Lesbos, Samos et Chios.

Environ 70'000 autres migrants se trouvent dans d'autres installations en Grèce continentale. Beaucoup d'entre eux souhaitent rejoindre le nord de l'Europe, en particulier en Allemagne.

>> Lire aussi notre article : La Suisse privilégie l'accueil de mineurs non accompagnés du camp de Moria

afp/jpr

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