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Anna Politkovskaïa: manif du souvenir

La journaliste était une des rares à parler de la Tchétchénie
La journaliste était une des rares à parler de la Tchétchénie
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dimanche dans le centre de Moscou sous forte surveillance policière pour rendre hommage à la journaliste Anna Politkovskaïa, assassinée il y a tout juste un an.

Les manifestants portaient des bannières du mouvement
d'opposition de l'ex-Premier ministre Mikhaïl Kassianov, a constaté
l'AFP. "Il y a un an, Anna Politkovskaïa a été tuée de manière
méprisable. Elle est morte en tentant de défendre la dignité
humaine de tous les citoyens. Son nom est devenu synonyme de la
plus haute autorité morale", a déclaré Mikhaïl Kassianov dans un
discours.

Des centaines d'agents du Ministère de l'Intérieur et de
policiers entouraient les manifestants, alors qu'un écran géant
diffusait des images montrant la journaliste et de précédentes
manifestations d'opposition.



Une exposition de photos de Tchétchénie a également été organisée
en l'honneur d'Anna Politkovskaïa sur une place proche du Kremlin.
"Je pense que c'est la meilleure façon de se souvenir d'elle, de
son travail, de montrer que son travail n'est pas mort", a expliqué
Tatiana Lokchina de l'ONG Demos, l'une des organisatrices de
l'exposition.

Gary Kasparov accuse

L'ancien champion d'échecs Garry Kasparov, leader du mouvement
d'opposition l'Autre Russie, a apposé une plaque à son nom dimanche
sur le mur de l'immeuble où elle vivait, avant de déposer une gerbe
de roses devant sa porte. "Les gens sous-estiment l'importance de
ce qu'elle a fait", a-t-il estimé.



Il a rappelé que le président russe Vladimir Poutine célèbre son
anniversaire ce même dimanche et que les autorités veulent ignorer
les actions en mémoire de la journaliste de Novaïa Gazeta.



Selon le Comité de protection des journalistes (CPJ), la Russie
est le pays le plus dangereux pour les journalistes après l'Irak et
l'Algérie.



Le comité fait état de 42 journalistes tués en Russie depuis 1992,
dont 13 depuis l'arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir en
2000.



afp/cab

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Un assassinat jamais élucidé

Anna Politkovskaïa, une des rares journalistes russes à avoir continué à couvrir le conflit en Tchétchénie, lancé en 1999, et à dénoncer les atteintes aux droits de l'Homme, avait été assassinée le 7 octobre 2006 à Moscou.

L'assassinat n'a pas été élucidé. En septembre, un ex-responsable de l'administration tchétchène pro-russe, Chamil Bouraev, a été inculpé de complicité.

Avant cela, le 27 août, le Parquet avait annoncé l'arrestation d'une dizaine de suspects, dont des membres du ministère de l'Intérieur et du FSB (ex-KGB).

Mais deux suspects ont été relâchés et le rôle d'un officier du FSB reste trouble, ajoutant aux doutes suscités par un remaniement au sein de l'équipe d'enquêteurs et des critiques sur la solidité des preuves.

Poutine fête son anniversaire

La célébration en l'honneur de la journaliste coïncide avec les 55 ans de Vladimir Poutine. Quelque 10'000 membres du mouvement de jeunes pro-Kremlin "Nachi" se sont réunis dimanche à Moscou pour fêter cet anniversaire.

Président depuis 2000, Vladimir Poutine doit quitter le Kremlin après la présidentielle de mars 2008. L'annonce surprise qu'il serait candidat aux législatives de décembre, et pourrait donc devenir Premier ministre, ont brouillé les cartes du jeu politique.