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Salman Rushdie met le Pakistan en émoi

A Multan, quelque 600 Pakistanais ont exprimé leur colère
A Multan, quelque 600 Pakistanais ont exprimé leur colère
Des milliers d'islamistes au Pakistan ont manifesté et brûlé des effigies de la reine d'Angleterre et de Salman Rushdie vendredi. Ils protestaient contre l'anoblissement de l'auteur des «Versets sataniques».

Une foule de 300 personnes a scandé "notre lutte continuera
jusqu'à ce que Salman Rushdie soit tué", sous les yeux de policiers
anti-émeutes à Islamabad. "La Grande-Bretagne doit retirer le titre
de chevalier et livrer Rushdie au Pakistan pour le punir en vertu
des lois islamiques", a crié Fazalur Rehman, un religieux
pro-taliban.

Dans la métropole de Karachi (sud), plus de 1000 personnes ont
scandé "Mort à Rushdie et à la Grande-Bretagne !" devant une
mosquée fondamentaliste, après la prière du vendredi. Six cents
personnes se sont rassemblées à Multan (centre), où des membres de
professions paramédicales ont brûlé des effigies de l'écrivain et
d'Elizabeth II.

Maudit soit Rushdie

Environ 700 islamistes et partisans de l'ancien champion de
cricket reconverti en homme politique, Imran Khan, ont scandé
"maudit soit Rushdie, longue vie à Oussama ben Laden !", à
Peshawar, dans le nord-ouest. Des actions de protestation se sont
déroulées à Lahore (est) et à Quetta (sud-ouest). Des centaines de
protestataires ont mis le feu à des pneus, à des affiches de cinéma
et à une figurine représentant Rushdie à Gujrat.

Pour la première fois vendredi, le Premier ministre pakistanais
s'en est pris avec virulence à l'anoblissement de l'écrivain par la
Grande-Bretagne. Faisant écho à la colère de la rue, le Shaukat
Aziz a condamné "la décision de faire Rushdie chevalier". "Les
musulmans ne tolèreront jamais de remarques désobligeantes contre
le prophète Mahomet", a-t-il affirmé. Jamais jusqu'à présent un
responsable officiel de ce niveau ne s'était exprimé au
Pakistan.



afp/sun

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18 ans après les "Versets sataniques"

La nouvelle "affaire Rushdie", dix-huit ans après la publication des "Versets sataniques", provoque depuis lundi, essentiellement au Pakistan, la fureur d'islamistes contre Londres et l'auteur "blasphémateur".

Islamabad avait violemment réagi à la décision de la Grande-Bretagne d'anoblir Salman Rushdie, surtout par des propos incendiaires d'un ministre défendant les attentats suicide.

Après des tensions diplomatiques avec le Pakistan et l'Iran, la Grande-Bretagne s'est dite "désolée", mais n'a pas présenté d'excuses.

Rushdie sous le coup d'une fatwa depuis 89

Salman Rushdie, un Britannique d'origine indienne, a passé des années dans la clandestinité après avoir été "condamné à mort" par une fatwa émise en 1989 par le fondateur de la République islamique d'Iran, l'ayatollah Khomeiny.
Plusieurs appels au meurtre ont été lancés au Pakistan. Le Parlement avait condamné la distinction, "une blessure pour les coeurs des musulmans du monde entier".
L'assemblée nationale a exigé une nouvelle fois vendredi que Londres revienne sur sa décision et "présente ses excuses au monde islamique".