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La colère monte en Australie face à la dureté de la politique anti-réfugiés

Une manifestante contre la politique migratoire gouvernementale de l'Australie. [EPA/Keystone - Glenn Hunt]
La colère monte en Australie face à la dureté de la politique anti-réfugiés / Le 12h30 / 2 min. / le 19 juillet 2020
Une part toujours plus grande de la population australienne s'élève contre la politique très dure du gouvernement face aux requérants d'asile. Une manifestation s'est déroulée dimanche matin devant un hôtel de Brisbane où sont enfermés une centaine de migrants.

L'Australie a adopté, il y a sept ans, l'une des politiques les plus restrictives au monde concernant les réfugiés. Elle nie toute possibilité aux demandeurs d'asile qui tentent de rejoindre le pays par bateau de se voir octroyer un jour un statut de réfugié.

Parmi eux, une centaine sont actuellement enfermés dans un hôtel de Brisbane, dans l’attente de soins médicaux. Détenus sans procès, certains y sont prisonniers depuis des années. C'est là qu'une manifestation de protestation s'est déroulée dimanche matin, avec comme mot d'ordre "liberté pour les réfugiés".

"Beaucoup d’Australiens disent, 'renvoyez les dans leur pays', mais ils n’ont nulle part où aller", témoigne un manifestant dans le 12h30. "Notre armée a participé à leur massacre et à la destruction de leurs maisons. Nous sommes donc responsables et devons nous occuper d’eux."

Centres de détention offshore

Le 19 juillet 2013, l’Australie avait annoncé le durcissement de sa politique en envoyant systématiquement les requérants dans des centres de détention offshore, à Nauru et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, sans aucun espoir pour eux de pouvoir un jour s’installer en Australie.

Le gouvernement voulait ainsi mettre fin aux traversées sur des bateaux de fortune depuis l’Indonésie et à son lot de victimes qui périssaient en mer.

Mais cet argument ne convainc pas un autre manifestant interrogé dans la foule. "Le gouvernement essaie de repousser ces bateaux dangereusement et a érigé des frontières si impénétrables qu’elles provoquent un désespoir et poussent ces gens à venir ici en prenant beaucoup de risques", fait-il remarquer.

Aucun espoir en vue

Les 130 hommes détenus dans l'hôtel de Brisbane ont été transférés à titre exceptionnel sur territoire australien en vertu d’une loi leur permettant de recevoir des soins médicaux. Mais le texte a été abrogé depuis. Ils sont donc désormais détenus sans limite de temps, ni aucune visibilité quant à leur avenir.

Et seule la moitié d’entre eux ont été soignés. Les autres attendent, parfois depuis des mois, de pouvoir consulter un médecin.

Grégory Plesse/oang

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