Après le dépouillement de 99,97% des bulletins, Andrzej Duda a obtenu 51,21% des voix, contre 48,79% pour son rival pro-européen et libéral, le maire de Varsovie Rafal Trzaskowski.
Le résultat conforte la position du parti Droit et Justice (PiS), au pouvoir depuis 2015.
"Petit succès"
Toutefois, le politologue Kazimierz Kik, de l'Université de Kielce, estime que "c'est un petit succès" du président Duda. "Il a certes remporté le scrutin mais le vrai succès appartient à Rafal Trzaskowski et à l'opposition qui regagne du terrain", a-t-il déclaré à l'afp. "La Pologne sort de cette élection fracturée. Il sera difficile de renouer des liens entre les Polonais".
"Le résultat fort de Rafal Trzaskowski lui donne la possibilité de devenir une figure clef de l'opposition libérale", a déclaré à la télévision privée TVN24 le politologue Andrzej Rychard.
Andrzej Duda est soutenu par le parti conservateur nationaliste PiS alors que le maire de Varsovie représente le principal parti d'opposition centriste Plateforme civique (PO), qui promettait d'améliorer les relations avec l'Union européenne tendues depuis l'arrivée du PiS au pouvoir.
Forte opposition en vue
Le PiS devra toutefois faire face à une forte opposition, ainsi qu'à une crise économique imminente que la Pologne ne devrait pas tarder à ressentir suite à l'épidémie de coronavirus, dont elle n'est toujours pas sortie, soulignent aussi les analystes.
"Nous entrons dans une période difficile", souligne l'économiste Witold Orlowski. "Techniquement, le PiS reste au pouvoir, mais le soutien à sa politique ne va faire que baisser.(...) Dans un contexte de crise économique, il lui sera difficile de réaliser sa politique d'aides sociales généreuses qui l'a porté au pouvoir", a-t-il estimé.
ats/asch