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Une péninsule toujours en crise, 70 ans après le début de la Guerre de Corée

Patrouille sud-coréenne le long de la frontière avec le Nord. [Yonhap/EPA/Keystone]
Patrouille sud-coréenne le long de la frontière avec le Nord. - [Yonhap/EPA/Keystone]
Séoul et Washington réaffirment jeudi leur volonté à défendre "la paix durement gagnée" dans la péninsule coréenne, à l'occasion du 70e anniversaire du début de la Guerre de Corée et alors que Pyongyang a ravivé les tensions récemment.

Les forces nord-coréennes avaient envahi le Sud le 25 juin 1950, point de départ d'un conflit sanglant qui fit des millions de morts, en majorité des civils.

Les armes se sont tues trois ans plus tard à la faveur d'un armistice qui n'a jamais été suivi d'un traité de paix. Cela signifie que, techniquement, les deux parties de la péninsule divisée par la Zone démilitarisée (DMZ) sont toujours en guerre.

>> Retour sur les événements et témoignages de Coréens dans le 12h45 :

70ème anniversaire de la guerre de Corée qui a mené à la partition du pays. Aujourd'hui la paix n'est toujours pas signée
70ème anniversaire de la guerre de Corée qui a mené à la partition du pays. Aujourd'hui la paix n'est toujours pas signée / 12h45 / 1 min. / le 25 juin 2020

"En ce jour de 1950, l'alliance militaire entre les Etats-Unis et la République de Corée naquit du fait de la nécessité, avant de se renforcer dans le sang", ont déclaré dans un communiqué commun le secrétaire américain à la Défense Mark Esper et son homologue sud-coréen Jeong Kyeong-doo.

Les deux alliés rendent hommage "au sacrifice, à la bravoure et au legs de ceux qui ont donné leur vie pour défendre la liberté, la démocratie et la prospérité" du Sud. Sur les lieux d'une importante bataille, dans le conté de Cheorwon, près de la DMZ, une poignée de vétérans de la Guerre ont célébré l'événement.

Lecture différente de l'Histoire

Les bilans de ce conflit ne font pas consensus. Le ministère sud-coréen de la Défense fait état de 520'000 Nord-Coréens tués, de même que 137'000 militaires du Sud et 37'000 Américains.

Pyongyang fait une lecture radicalement différente d'un conflit appelé au Nord la Guerre de libération de la patrie, en affirmant avoir été attaqué par le Sud.

Les historiens ont cependant trouvé dans les archives soviétiques de multiples documents montrant que Kim Il Sung demanda à Staline la permission d'envahir le Sud, et d'autres détaillant les préparatifs de l'opération.

Encore aujourd'hui, la Corée du Nord justifie par l'existence d'une menace américaine ses programmes nucléaires, qui lui valent d'être sous le coup de plusieurs trains de sanctions internationales.

Regain de tensions depuis deux ans

Cet anniversaire intervient au moment où les relations intercoréennes se sont considérablement dégradées, deux ans après le début d'une détente historique qui avait été marquée par plusieurs sommets entre le leader nord-coréen Kim Jong Un et le président sud-coréen Moon Jae-in.

Cette dégradation est également liée au fiasco du deuxième sommet entre Kim Jong un et le président américain Donald Trump, en février 2019 à Hanoï, suivi d'une rencontre dans la zone démilitarisée en juin de la même année.

>> Lire : Donald Trump et Kim Jong-un se rencontrent sur la Zone démilitarisée

Le dialogue entre Pyongyang et Washington a achoppé sur l'incapacité des deux parties à se mettre d'accord sur les concessions que la Corée du Nord devrait faire en échange de la levée des sanctions ordonnées pour la contraindre à renoncer à ses programmes nucléaire et balistique.

>> Lire : La Corée du Nord annonce la fin du moratoire sur les essais nucléaires

Emballement puis apaisement côté Nord?

Le régime nord-coréen a multiplié ces dernières semaines les attaques verbales contre Séoul, critiquant notamment le fait que des dissidents nord-coréens basés au Sud envoient en direction du Nord des tracts de propagande au moyen de ballons portés par le vent.

Après avoir rompu les canaux officiels de communication, la Corée du Nord a détruit la semaine dernière le bureau de liaison ouvert en septembre 2018 juste au nord de DMZ, qui symbolisait la détente.

>> Lire : La Corée du Nord a détruit un bureau de liaison avec le Sud

Les médias nord-coréens ont cependant annoncé mercredi que le leader nord-coréen Kim Jong un avait suspendu les plans d'action militaire contre la Corée du Sud, une nouvelle inattendue après plusieurs jours de montée des tensions sur la péninsule.

afp/oang

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