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La mort de George Floyd requalifiée en meurtre, quatre policiers inculpés

Des manifestants suite aux violences policières aux Etats-Unis. [AP Photo/Keystone - Marcio Jose Sanchez]
Le policier à l'origine de la mort de George Floyd est désormais inculpé de meurtre / Le 12h30 / 1 min. / le 4 juin 2020
Les quatre policiers qui ont interpellé George Floyd à Minneapolis sont dorénavant tous poursuivis par la justice et sa mort a été requalifiée en "meurtre", comme le réclamaient des centaines de milliers d'Américains qui manifestent depuis la semaine dernière.

Le policier qui, le 25 mai à Minneapolis, s'est agenouillé sur le cou du quadragénaire pendant plus de huit minutes, provoquant sa mort, avait dans un premier temps été inculpé seulement d'homicide involontaire.

Les chefs d'accusation le visant ont été requalifiés mercredi de "meurtre non prémédité", plus grave, passible de 40 ans de prison.

Les trois autres agents qui l'accompagnaient sont désormais également poursuivis, pour complicité, et placés en détention, à la grande satisfaction de la famille de George Floyd.

En plus de durcir ses poursuites, le procureur Keith Ellison, représentant les autorités de l'Etat du Minnesota, a relevé à un million de dollars la caution libératoire de l'ex-agent Chauvin.

La famille soulagée

La famille de la victime, décédée le 25 mai, s'est félicitée de l'aggravation de ces poursuites, dans un communiqué transmis par son avocat. "C'est un pas important sur la voie de la justice", a-t-elle commenté, neuf jours après la bavure enregistrée sur une vidéo qui a choqué la société américaine et jusqu'au-delà des frontières du pays.

Ces poursuites étaient au coeur des demandes des manifestants qui font entendre leur colère dans le pays depuis près d'une semaine, une vague de contestation ayant parfois tourné aux émeutes inédite depuis des décennies.

La mort de George Floyd, à l'âge de 46 ans, a généré un mouvement de protestation historique aux Etats-Unis, des centaines de milliers de personnes descendant dans les rues jour après jour pour dénoncer le racisme et les brutalités policières.

Mercredi, des milliers de manifestants étaient de nouveau dans les rues dans des dizaines de villes du pays, pour certains bien décidés à braver encore une fois le couvre-feu. Plusieurs dizaines de personnes ont ainsi été interpellées à Brooklyn et Manhattan pour non respect de l'heure légale.

Au total, la police a procédé ces derniers jours à près de 10'000 arrestations dans tout le pays, selon une estimation reprise par les médias américains.

Barack Obama salue un "changement de mentalité"

Pour le gouverneur du Minnesota, l'inculpation des quatre policiers est une opportunité de "s'attaquer au problème du racisme institutionnalisé et de l'impunité" qui ont abouti à la mort de George Floyd. "C'est probablement notre dernière chance d'y remédier, en tant qu'Etat et nation", a-t-il dit.

L'ex-président Barack Obama a quant à lui salué le "changement de mentalité en cours", qui pourrait selon lui aboutir à des réformes au niveau national. "Rappelez vous que ce pays a été fondé sur un mouvement de protestation. Ca s'appelle la révolution américaine", a lancé Barack Obama lors d'une visioconférence avec des militants.

Le prédécesseur de Donald Trump a aussi exhorté les autorités étatiques et locales à revoir leur politique sur l'usage de la force. "Il est très important pour nous de nous saisir de ce moment qui vient d'être créé en tant que société, que pays, et d'utiliser cela pour avoir enfin un impact", a ajouté l'ex-président.

>> Lire aussi : George Floyd réveille la mémoire des violences policières dans le monde

>> Voir aussi l'éclairage du 19h30 :

Violences raciales et discriminations aux États-Unis: l'éclairage de Jean-Philippe Schaller.
Violences raciales et discriminations aux États-Unis: l'éclairage de Jean-Philippe Schaller. / 19h30 / 1 min. / le 3 juin 2020

afp/boi

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Après Twitter, Snapchat bride Donald Trump

Snapchat, réseau social très prisé des jeunes de la génération Z, a rejoint Twitter mercredi pour atténuer l'écho des messages de Donald Trump, qui "incitent à la violence raciale".

Snapchat a annoncé qu'il ne ferait désormais plus la promotion des messages président américain, même si ceux ci restent visibles aux abonnés à son compte

"Nous n'allons pas amplifier des voix qui incitent à la violence raciale et à l'injustice en faisant leur promotion gratuite sur Discover", le fil d'info du réseau où les utilisateurs peuvent trouver les nouveautés, les recommandations ou encore les publications de médias ou de personnalités connues, a précisé l'entreprise.

La campagne présidentielle pour sa réélection a d'ailleurs rapidement publié un communiqué accusant Snapchat de vouloir "truquer" le scrutin du 3 novembre.