En quelques semaines, le directeur de l'Institut de virologie du grand hôpital universitaire Charité à Berlin est devenu la cible de la colère envers les restrictions liées à la pandémie, née en avril avec des manifestations hebdomadaires dans tout le pays.
Inconnu du grand public il y a quelques mois encore, son nom apparaît ainsi à côté de ceux de la chancelière Angela Merkel ou du ministre de la Santé Jens Spahn dont les manifestants, un assemblage hétéroclite d'adeptes de théories du complot, d'extrémistes de droite mais aussi d'Allemands inquiets, réclament la démission immédiate.
Voix respectée
Ce quadragénaire à la chevelure ébouriffée et aux cernes creusés s'est trouvé propulsé sous les projecteurs après avoir conçu dès janvier le premier test de diagnostic simple du Covid-19, qu'il a rendu immédiatement accessible dans le monde entier.
Très vite, il devient l'une des voix les plus respectées du pays sur le sujet. La chancelière Angela Merkel, elle-même scientifique, le sollicite pour son expertise au moment où elle doit décider d'un éventuel confinement.
Dans le collimateur du tabloïd Bild
Pourtant, fin avril dans le journal britannique The Guardian, Christian Drosten révèle faire l'objet de menaces de mort. Mardi il a annoncé avoir reçu un paquet avec un échantillon soi-disant positif au Covid-19 et ce message: "Bois ça - Tu seras immunisé comme ça".
Des menaces suffisamment sérieuses pour que le ministre de l'Intérieur, Horst Seehofer, assure suivre "tout cela de très près avec une stratégie de tolérance zéro".
Depuis cette semaine, c'est le tabloïd Bild qui mène la charge contre ce médecin célébré dans le reste de la presse comme un "éclaireur de la nation" ou même carrément "une star".
afp/asch