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Une étude fait remonter l'épidémie de Covid-19 en Europe à fin décembre

Une ambulance en France. [Keystone - EPA/Eddy Lemaistre]
Au-delà des chiffres: le 27 décembre 2019, date de la plus ancienne trace de Covid-19 en France / Forum / 2 min. / le 5 mai 2020
Une étude menée par une équipe d'un hôpital parisien a détecté un cas de coronavirus en France remontant au 27 décembre, soit bien avant que les autorités ne détectent les premiers cas.

Cette date du 27 décembre est marquante pour comprendre l'évolution de l'épidémie. Elle constitue en effet la première preuve scientifique permettant d'affirmer que le virus circulait en Europe bien avant les premiers cas officiels.

Une équipe d'un hôpital de Seine-St-Denis, appartenant au réseau des hôpitaux de Paris (AP-HP), a pour cela ré-analysé des échantillons prélevés sur des patients admis entre le 2 décembre et le 16 janvier et présentant des symptômes pouvant correspondre au Covid-19.

Temporalité de l'épidémie remise en cause

Suivant une idée du Pr. Jean-Ralph Zahar, chef du laboratoire de bactériologie-virologie à l’hôpital Avicenne, une quinzaine d'échantillons naso-pharyngés, sur 124 conservés au total dans les laboratoires, ont été testés, et l’un d'eux s'est révélé positif au SARS-CoV-2. Le test présenté dans l'étude publiée dimanche a pu être reproduit, avec une technique différente.

Or, en décembre, on ne disposait pas des tests pour diagnostiquer la maladie. Elle était donc impossible à identifier. Ces éléments amènent de nombreux soupçons sur la présence du virus sur sol européen bien avant son apparition officielle.

Pour rappel, le 20 décembre, le Chine ne comptait officiellement que 60 hospitalisations, et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) était informée le 31 décembre de l'existence de nombreux cas d'une affection respiratoire d'origine inconnue dans le Wuhan.

Étude possible en Suisse aussi

Cette découverte permet en outre de mettre en lumière la pratique de conservation des échantillons dans les laboratoires médicaux, sous forme d'échantillons congelés.

En Suisse aussi, notamment au CHUV, ces sauvegardes existent, des équipes de recherche stockent des prélèvement dans une base de donnée. Une étude similaire serait donc envisageable en Suisse.

Si une telle étude nécessiterait d'y consacrer beaucoup de temps et de personnel, elle permettrait de mieux comprendre les schémas de transmission de l'épidémie, ainsi que le canal par lequel celle-ci est arrivée en Suisse.

Officiellement, le premier cas de coronavirus a été identifié fin février au Tessin. Depuis le début de l'épidémie plus de 30'000 cas ont été testés positifs en laboratoire, selon les derniers chiffres communiqués par l'OFSP, seuls 28 nouveaux cas ont été annoncée entre hier et aujourd'hui.

Sujet radio: Sophie Iselin

Adaptation web: Pierrik Jordan

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