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Redevenues claires, les eaux de Venise révèlent leurs merveilles

Venise
La faune marine de Venise peut être observée comme rarement / L'actu en vidéo / 1 min. / le 26 avril 2020
Redevenues claires et limpides en raison de la baisse de l'activité humaine, les eaux de Venise révèlent un écosystème foisonnant. Muni d'une caméra, un zoologue local rend compte de la diversité de la faune et de la flore marine.

"La flore et la faune de la lagune n'ont pas changé durant le confinement. Ce qui a changé, c'est notre chance de les voir". Zoologue, Andrea Mangoni plonge sa caméra dans les eaux de Venise pour y sonder la vie.

Un crabe lance ses pinces pour essayer d'attraper cet intrus indiscret; des méduses affleurent au ras de la surface, tandis que des bancs de poissons passent tranquillement dessous; les bulots et autres coquillages s'accrochent aux célèbres pilotis de la Sérénissime; des algues de toutes les couleurs ondulent au gré des courants.

Son image d'une méduse se propulsant doucement dans un canal limpide, est devenue virale sur les réseaux sociaux.

Venise s'est vidée de ses touristes depuis début mars, ses eaux et sa vase ne sont plus remuées par les milliers de bateaux, taxis, vaporetti, gondoles, embarcations privées, qui la sillonnent d'ordinaire.

"Les sédiments restent au fond. Désormais, on peut voir à 50 ou 60 centimètres, et même parfois à un mètre sous la surface", explique Andrea Mangoni. "En conséquence, on peut observer des animaux qui étaient littéralement dissimulés dans les eaux troubles", poursuit-il, expliquant n'avoir jamais vu "une eau aussi claire" en vingt ans de travail à Venise.

Un changement décisif?

"Ce n'est pas uniquement le trafic et la pollution des bateaux qui ont diminué à Venise. C'est aussi le bruit, qui est une autre forme de pollution et perturbe beaucoup d'organismes vivants de la lagune", dit à l'AFPTV Marco Sigovini, chercheur à l'Institut des sciences marines de Venise (ISMAR-CNR) qui raconte avoir vu dans les canaux du centre un poulpe jamais observé auparavant à cet endroit.

"La faune et la flore de la lagune de Venise sont en fait bien plus diversifiées et intéressantes que ce qu'on pourrait penser. Mais comme les eaux sont en général troubles, on ne prête pas attention à ces organismes", explique Marco Sigovini.

Mais le chercheur se garde de tout enthousiasme sur les conséquences à long terme du confinement pour l'environnement: "Il est probable que ces quelques mois de confinement ne soient pas suffisants pour un changement important de la qualité de notre écosystème."

afp/gma

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