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Sur fond de crise, Ursula von der Leyen présente ses excuses à l'Italie

La présidente de la Commission européenne a également donné une conférence de presse depuis Bruxelles, jeudi 2 avril 2020. [AFP - François Lenoir]
La présidente de la Commission européenne a également donné une conférence de presse depuis Bruxelles, jeudi 2 avril 2020. - [AFP - François Lenoir]
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a présenté jeudi dans la presse italienne "ses excuses" et a exprimé ses regrets pour le retard de réaction de l'UE face à la pandémie de coronavirus.

"Je vous présente mes excuses, nous sommes avec vous". Dans la presse italienne, le titre de la lettre de la plus haute fonctionnaire européenne est direct. "Aujourd'hui, l'Europe se mobilise aux côtés de l'Italie. Mais cela n'a pas toujours été le cas", reconnaît l'Allemande dans le quotidien La Repubblica.

"Il faut reconnaître qu'au début de la crise, face au besoin d'une réponse européenne commune, beaucoup trop n'ont pensé qu'à leurs problèmes nationaux", admet Ursula von der Leyen dans son texte.

Sentiment de trahison en Italie

Pendant ce temps, l'Europe se déchire entre le nord - emmené par l'Allemagne et les Pays-Bas - et le sud - soutenu par la France - au sujet de la réponse à la crise économique liée au Covid-19, notamment autour d'une mutualisation de la dette via des "coronabonds".

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La semaine passée, une réunion des 27 États-membres, tenue en visioconférence, s'était soldée sur un constat d'échec. Or, en Italie, pays fondateur et pilier de l'UE et cruellement touché par le Covid-19, cet échec avait sonné comme un désaveu, et été accueilli par un vif dépit et une colère ouverte contre une Europe "laide", voire "morte".

L'Europe doit faire ses preuves d'union

Dans sa tribune, Ursula von des Leyen annonce notamment que l'UE va "allouer jusqu'à 100 milliards d'euros aux pays les plus durement touchés, à commencer par l'Italie, pour compenser la baisse des revenus". Cette somme, garantie collectivement par les pays de l’Union, servirait à financer un mécanisme de chômage partiel.

Indicateur de la défiance qui règne dans le pays, la tribune a été accueillie avec froideur par certains commentateurs politiques. Ainsi, le Corriere della Sera, à la ligne pourtant habituellement pro-européenne, évoque une lettre "hypocrite" présentant une "liste de (faux) gages de solidarité et de clichés".

"Si nous sommes une Union, le temps est venu de le prouver", a de son côté dit cette semaine le Premier ministre italien Giuseppe Conte dans une interview à l'hebdomadaire allemand Die Zeit. Même son de cloche du côté de l'Espagne. Interrogée jeudi matin sur dans la Matinale de la RTS, la ministre des Affaires étrangères espagnole a également appelé de ses voeux "une réponse commune européenne".

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jop avec ats

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