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New York connaît un "doublement des cas tous les trois jours"

Le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, tient une conférence de presse en respectant les distances sociales. Il se trouve devant un stock de fournitures médicales. Mardi 24 mars 2020. [Keystone/ap photo - John Minchillo]
Le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, tient une conférence de presse en respectant les distances sociales. Il se trouve devant un stock de fournitures médicales. Mardi 24 mars 2020. - [Keystone/ap photo - John Minchillo]
Le gouverneur de New York Andrew Cuomo tire la sonnette d'alarme. Son Etat est l'épicentre de l'épidémie de coronavirus aux Etats-Unis. Les experts en projections "voient maintenant que le taux de nouvelles infections double tous les trois jours environ" a-t-il déclaré. Une augmentation drastique.

Les Etats-Unis comptaient mardi en début d'après-midi 600 morts et plus de 50'000 cas officiellement déclarés de Covid-19, selon le comptage de l'université Johns Hopkins, qui fait référence.

Les Etats-Unis sont le troisième pays en nombre de cas recensés, derrière la Chine et l'Italie. La majorité des morts sont enregistrés à New York, devenue l'épicentre de l'épidémie du Covid-19 aux Etats-Unis.

L'Etat de New York compte désormais plus de 25'000 cas, soit près de 10 fois le nombre de cas confirmés en Californie, le deuxième Etat le plus touché, a souligné le gouverneur Cuomo. New York va tester plusieurs traitements (lire encadré).

Un taux d'infection aussi élevé signifie que l'épidémie pourrait toucher son plus haut "d'ici 14 à 21 jours", soit plus tôt que prévu, a-t-il ajouté, rendant plus urgent encore la livraison de matériel médical, à commencer par les respirateurs que New York réclame au gouvernement fédéral depuis des jours.

Besoins en hausse

Cet Etat de près de 20 millions d'habitants, qui a réuni pour l'instant près de 10'000 respirateurs, estime qu'il lui en faut encore au moins 30'000 de plus pour faire face à l'afflux attendu de personnes dans les hôpitaux.

Il a aussi revu à la hausse le besoin de lits d'hôpitaux supplémentaires, à 140'000, alors qu'un premier hôpital de secours, en cours d'installation à Manhattan, doit être opérationnel d'ici huit jours environ.

Le Pentagone table sur "90 jours" de crise

Le Pentagone table sur "plusieurs mois" de crise due au coronavirus aux Etats-Unis, avec un retour à la normale vers juin-juillet, et des risques de "chaos politique" dans certains pays, ont indiqué mardi ses plus hauts responsables.

Sur la base de l'expérience des pays déjà infectés comme la Chine, la Corée du Sud ou Hong Kong, "nous devons nous préparer pour une période de plusieurs mois au moins", a déclaré le ministre américain de la Défense Mark Esper au cours d'un "débat virtuel" avec les forces américaines dans le monde.

Le ministre américain de la Défense Mark Esper (gauche) et le chef d'état-major américain, le général Mark Milley. Washington DC, le 4 mars 2020. Image d'illustration. [Keystone/epa - Shawn Thew]

"Il faut tabler sur 10, peut-être 12 semaines", a ajouté le chef d'état-major américain, le général Mark Milley.

Des pays déstabilisés vus comme une menace

Les deux hommes ont prévenu que la pandémie pourrait déstabiliser certains pays, conduire à un "chaos politique", au point qu'ils représenteraient une menace pour les Etats-Unis.

Le général Mark Milley a souligné que le manque de masques, de gants ou de respirateurs pourrait avoir des "conséquences sévères dans certains pays allant bien au-delà de la question médicale".

Les Etats-Unis aideront de leur mieux leurs alliés, a renchéri Mark Esper, mais "pour certains adversaires, tout ceci pourrait les conduire à agir (...) d'une façon qui pourrait avoir un impact sur notre sécurité. Nous devons en être très conscients et nous y préparer", a-t-il ajouté.

sjaq et les agences

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Essais de traitements

Andrew Cuomo a indiqué que New York allait commencer à tester plusieurs méthodes thérapeutiques.

Des responsables de l'agence fédérale du médicament, la FDA, sont arrivés à New York pour tester une combinaison médicamenteuse alliant chloroquine, un anti-paludéen bon marché commercialisé sous le nom de Nivaquine, et Zithromax, médicament antibactérien utilisé pour traiter les bronchites.

Ces médicaments ont été présentés par le gouvernement fédéral comme prometteurs face à l'épidémie, même si leur efficacité reste à confirmer.

New York va aussi commencer à prélever du plasma sur des patients ayant été infectés mais désormais tirés d'affaire, afin d'en injecter sur des patients en situation critique, dans l'espoir qu'ils profitent des anticorps.

Enfin, des équipes médicales new-yorkaises "travaillent au développement" d'un test permettant de détecter les anticorps au coronavirus, selon le gouverneur: ce test "assez simple", a-t-il dit, permettrait d'identifier les personnes qui seraient désormais immunisées contre le virus, au moins pour un certain temps, et donc de les autoriser à "reprendre le travail", a-t-il souligné.

Il n'a pas précisé quand ce test pourrait être disponible.