Publié

Comment Reporters sans frontières contourne la censure via Minecraft

L'installation virtuelle de RSF prend l'apparence d'un grand bâtiment néoclassique. [RSF]
Comment Reporters sans frontières contourne la censure via Minecraft / La Matinale / 1 min. / le 13 mars 2020
Pour aider les internautes à contourner la censure de certains pays, Reporters sans frontières a créé une bibliothèque virtuelle au sein du jeu vidéo Minecraft. Les joueurs peuvent y consulter des articles de journalistes assassinés, menacés ou exilés.

Cette structure virtuelle appelée en français "Bibliothèque libre" est "dès à présent accessible sur un serveur ouvert à tous les joueurs de Minecraft, où qu'ils soient sur la planète", a précisé Reporters sans frontières (RSF) dans un communiqué.

Elle est "remplie de livres renfermant des articles censurés dans leur pays d'origine", ajoute l'association. Des oeuvres de journalistes "interdits, emprisonnés, exilés, voire tués", issus de cinq pays (Egypte, Mexique, Arabie Saoudite, Russie et Vietnam) y sont disponibles. "Dans ces pays où les sites internet, les blogs et la presse libre sont strictement limités, Minecraft est encore accessible à tous", souligne RSF.

Faille dans les systèmes de censure

L'association, qui a travaillé avec le studio de création BlockWorks pour concevoir cette installation virtuelle, qui prend l'apparence d'un grand bâtiment néoclassique, a voulu profiter d'une faille dans les systèmes de censure mis en place dans certains Etats.

Minecraft est un jeu vidéo extrêmement populaire dans le monde, dans lequel les joueurs évoluent au sein d'un univers en 3D formé de gros blocs pixelisés. L'un des principaux modes du jeu, dit "créatif", consiste à ériger des constructions en toute liberté, à partir de ressources variées.

L'initiative de RSF a été lancée à l'occasion de la journée mondiale contre la censure sur internet, que l'association organise chaque année le 12 mars. Le projet a reçu le soutien notamment de Hatice Cengiz, fiancée du journaliste saoudien assassiné Jamal Khashoggi.

>> Lire aussi : Pour la fiancée de Jamal Khashoggi, "participer au G20 serait accepter son assassinat"

afp/oang

Publié