L'épidémie de coronavirus, une crise devenue politique pour Pékin

"Nous sommes venus vous dire qu'il faut que vous arrêtiez de tweeter. Si vous continuez de tweeter, il faudra que vous assumiez les conséquences de vos actes." Chen Siming a reçu cet avertissement de la part de la police, venue devant sa porte une première fois. Puis une seconde fois, pour l'arrêter et l'emmener au commissariat.

Sur son compte Twitter, le dissident chinois publie régulièrement des articles au sujet de l'épidémie de coronavirus, dénonçant la gestion de la crise par le pouvoir.

"Je tweete des informations pour montrer comment le gouvernement s'y prend pour nous empêcher de nous exprimer librement", explique au 12h45 Chen Siming, aujourd'hui en liberté surveillée. "Ils font tout pour contrôler l'opinion publique. Par exemple, soit ils bloquent nos comptes Twitter pour qu'on n'y ait plus accès, soit ils envoient la police pour nous intimider."

Pour notre régime dictatorial actuel, c'est une grande menace.

Depuis le début de la crise, de nombreuses personnes en Chine réclament plus de transparence de la part du pouvoir.

Une pétition adressée aux plus hautes autorités de l'État a même été publiée sur internet, réclamant notamment la liberté d'expression. Une initiative rare qui a déjà recueilli plusieurs milliers de signatures, dont celle de Chen Siming.

"J'ai signé cette pétition, car je souhaite apporter ma contribution afin que la Chine devienne un pays libre, démocratique, un État de droit où les droits humains sont respectés", indique le militant.

"Pour notre régime dictatorial actuel, c'est une grande menace. Mais c'est indispensable pour le progrès, la modernisation et le développement de la Chine."

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Témoignage recueilli par Antoine Védeilhé