Publié

Le bilan des heurts intercommunautaires en Inde s'alourdit encore

Affrontements entre police et manifestants dans l'est de Delhi, le 24 février 2020. [Keystone - epa/str]
Guérilla urbaine et violences intercommunautaires tuent à New Delhi / Le Journal horaire / 30 sec. / le 25 février 2020
Les violences intercommunautaires à New Delhi ont déjà coûté la vie à 20 personnes et fait près de 200 blessés, selon un bilan actualisé mercredi, marquant un des pires embrasements de la capitale indienne depuis des décennies.

Des émeutiers armés de pierres, de sabres et parfois même de pistolets, sèment le chaos et la terreur depuis dimanche dans des zones périphériques à majorité musulmane du nord-est de la mégapole, éloignées d'une dizaine de kilomètres du centre. De nombreux travailleurs migrants pauvres y résident.

Lors de multiples incidents rapportés par la presse indienne, des groupes armés hindous s'en sont pris à des lieux et à des personnes identifiés comme musulmans. Des témoignages concordants font état de bandes criant "Jai Shri Ram" ("Vive le dieu Ram").

Un drapeau hindou, avec l'image du dieu-singe Hanuman, flottait mercredi matin au sommet d'une mosquée de quartier brûlée, a constaté une équipe de l'AFP.

Les heurts entre partisans et opposants d'une loi controversée sur la citoyenneté, jugée discriminatoire envers les musulmans par ses détracteurs, ont dégénéré en affrontements communautaires, entre hindous et musulmans.

Appel à un couvre-feu

S'inquiétant de la "situation alarmante", le ministre en chef de Delhi, Arvind Kejriwal, a appelé sur Twitter le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi à mettre en place un couvre-feu dans la zone et à déployer l'armée.

Craignant pour leur vie, des travailleurs migrants abandonnaient leur logement pour retourner à la sécurité de leur village d'origine, a constaté mardi soir un journaliste de l'AFP.

Cette flambée de violence a éclaté au moment de la visite d'État en Inde du président américain Donald Trump, qui s'est achevée mardi par des entretiens avec le Premier ministre indien Narendra Modi à New Delhi.

Loi controversée

Le dirigeant nationaliste hindou est confronté depuis décembre à un vaste mouvement de contestation contre une nouvelle législation qui facilite l'attribution de la citoyenneté indienne à des réfugiés, à condition qu'ils ne soient pas musulmans.

Ce texte a cristallisé les craintes de la minorité musulmane d'être reléguée au rang de citoyens de seconde classe, dans cette nation où les hindous représentent 80% de la population. La loi a provoqué les plus importantes manifestations dans le pays d'Asie du Sud depuis l'arrivée au pouvoir de Narendra Modi en 2014.

afp/nr

Publié

Narendra Modi appelle les habitants de Delhi à "la paix et la fraternité"

Le Premier ministre indien Narendra Modi a appelé mercredi les habitants de Delhi à "la paix et la fraternité" après des violences intercommunautaires qui ont fait 20 morts et près de 200 blessés dans la capitale indienne.

"J'appelle mes soeurs et frères de Delhi à maintenir en tout temps la paix et la fraternité. Il est important que le calme et la normalité soient rétablis au plus vite", a déclaré le nationaliste hindou sur son compte Twitter.