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Les pays voisins de l'Italie gardent leurs frontières ouvertes, malgré le coronavirus

Un homme dans une station de métro à Milan. [Reuters - Flavio Lo Scalzo]
Un homme dans une station de métro à Milan. - [Reuters - Flavio Lo Scalzo]
Tous les pays voisins de l'Italie "se sont engagés à garder ouvertes leurs frontières car les fermer serait une erreur et disproportionné", a annoncé mardi le ministre italien de la Santé Roberto Speranza, à l'issue d'une rencontre à Rome avec ses homologues.

Lors de cette rencontre ministérielle à Rome entre l'Italie, la France, la Suisse, l'Autriche, la Slovénie, la Croatie ainsi que l'Allemagne et l'Union européenne, les ministres ont aussi décidé d'"évaluer au cas par cas" l'éventuelle annulation d'événements majeurs, selon un communiqué commun.

Le ministre italien a assuré qu'il n'y a "aucune modification des conditions de voyage des Italiens". De toute façon, a-t-il ajouté, "nous parlons d'un virus qui ne reconnaît pas les frontières". Pour le combattre, "il faut coopérer, aucun pays ne peut agir seul", a-t-il souligné.

Dans leur communiqué conjoint, les ministres et l'Union européenne ont promis de "partager et standardiser l'information aux voyageurs qui reviennent de zones à risque ou qui s'y rendent".

Ils vont aussi accroître les échanges d'informations médicales et épidémiologiques ainsi que sur les mesures adoptées pour faire face à l'infection.

La situation dans différents pays touchés par le coronavirus.

En Italie, la gestion d'un hôpital pointée

En Italie, où le bilan des morts est passé de 7 à 10 mardi, le Premier ministre italien Giuseppe Conte a pointé la gestion "pas complètement appropriée" d'"un hôpital" pour expliquer la propagation rapide du virus dans le nord de l'Italie. "Il est clair qu'il y a un foyer et que c'est de là que (le virus) s'est répandu", a déclaré Giuseppe Conte dans une émission télévisée de la première chaîne publique Rai Uno.

Le principal foyer de l'épidémie a été identifié à Codogno, près de Lodi, à 60 km au sud de Milan. C'est dans cette localité de 15'000 habitants qu'a été hospitalisé au départ, mercredi dernier Mattia, un cadre de 38 ans.

Il est considéré comme le "patient 1", d'où découlent une grande quantité de cas identifiés en Lombardie (nord-ouest), la région la plus touchée par le virus avec 172 cas détectés sur un total de 229 en Italie. Selon les médias, outre sa femme enceinte de 8 mois et d'autres proches, plusieurs des médecins qui l'ont examiné ont été infectés, ainsi que des infirmiers, des aides-soignants puis des patients et leur entourage.

Le nombre de cas de contamination au nouveau coronavirus est resté stable lundi en Italie, qui tente d'endiguer la contagion grâce à un cordon sanitaire instauré autour de onze communes du Nord considérées comme le foyer de l'épidémie.

Deux nouvelles régions italiennes, la Toscane et la Sicile, ont recensé des cas de contamination au nouveau coronavirus, a annoncé mardi la Protection civile, en faisant état d'un nouveau bilan total de 322 cas dans le pays.

Des régions jusqu'ici épargnées ont enregistré des cas de personnes testées positivement: la Toscane (centre de l'Italie), avec deux cas à Florence et Pistoia, et la Sicile (sud), où une touriste originaire de Bergame (Lombardie, nord-ouest) qui se trouvait dans un hôtel à Palerme a été hospitalisée.

>> Lire aussi : Comment les hôpitaux suisses se préparent à faire face au coronavirus

Deux nouveaux cas en France

Deux nouveaux cas de contamination au coronavirus ont été confirmés en France, a annoncé mardi le numéro deux du ministère de la Santé, le Pr Jérôme Salomon, précisant que l'état de santé de ces personnes n'inspirait aucune inquiétude.

Il s'agit d'"une jeune femme chinoise revenue de Chine le 7 février, qui est hospitalisée à Paris" pour "surveillance" et qui "va très bien", et d'"un homme français qui rentre d'un séjour en Lombardie (Italie) et qui est actuellement hospitalisé en Auvergne-Rhône Alpes", a précisé le directeur général de la Santé.

Ces annonces portent à 14 le nombre total de cas enregistrés en France depuis le début de la crise du nouveau coronavirus: ils s'ajoutent aux 11 patients qui ont été déclarés guéris et ne sont plus hospitalisés, et à un Chinois âgé de 80 ans qui est décédé mi-février à Paris.

Premiers cas signalés en Autriche et en Croatie

L'Autriche a de son côté annoncé mardi ses deux premiers cas de contamination au nouveau coronavirus et la Croatie son premier cas.

En Autriche, les deux personnes infectées sont deux ressortissants italiens habitant la province du Tyrol qui ont probablement été contaminés en Lombardie, de l'autre côté de la frontière, où plus de 200 cas ont été recensés.

Selon la chaîne de télévision ORF, les deux patients sont âgés de 24 ans et se sont signalés d'eux-mêmes aux autorités car ils avaient un peu de fièvre. Ils ont été placés à l'isolement dans un hôpital d'Innsbruck.

En Croatie, le patient contaminé est hospitalisé dans une clinique de Zagreb spécialisée dans les maladies infectieuses. "C'est une jeune personne qui a des symptômes légers. Il est en isolement et son état est bon pour le moment", a déclaré le Premier ministre Andrej Plenkovic.

Situation "très grave" en Corée du Sud, 200'000 membres d'une secte vont être testés

La propagation du coronavirus en Corée du Sud est "très grave", s'est alarmé mardi le président Moon Jae-in, alors que le nombre de contaminations dans le pays a bondi pour atteindre près d'un millier de cas.

Les Centres de contrôle et de prévention des maladies de la Corée du Sud (KCDC) ont fait état mardi de 144 nouveaux cas de contamination au nouveau coronavirus au total, portant à 977 le nombre de personnes infectées dans le pays, dont 10 sont décédées selon un nouveau bilan.

Cela fait de la Corée du Sud le foyer de contagion le plus important hors de Chine continentale où le coronavirus est apparu en décembre.

Les autorités sanitaires sud-coréennes ont d'abord annoncé mardi 60 nouveaux cas, avant de relever très fortement leur chiffre tout  en annonçant 3 nouveaux décès, portant à 10 le nombre de morts de l'épidémie dans le pays.

Plus de 200'000 membres d'une secte soupçonnée d'être à l'origine de la flambée de nouveau coronavirus en Corée du Sud vont subir des tests de dépistage, ont annoncé mardi les autorités sanitaires du pays.

>> Lire aussi : L’OMS juge préoccupante la hausse des cas de coronavirus hors de Chine

Aux Canaries, près d'un millier de personnes confinées

Plusieurs centaines de touristes sont confinés dans un hôtel de l'île espagnole de Tenerife où a séjourné un Italien qui pourrait être porteur du coronavirus, a indiqué une porte-parole des autorités régionales de l'archipel des Canaries.

"Des centaines de clients sont placés sous contrôle sanitaire" dans l'hôtel H10 Costa Adeje Palace dans l'attente d'un second test de dépistage de cet Italien "dans l'après-midi ou en soirée", a indiqué à l'AFP cette porte-parole en soulignant qu'il ne s'agissait pas d'une mesure de quarantaine à proprement parler.

En Iran, la population priée de rester chez elle

Le ministère iranien de la Santé a recommandé mardi aux Iraniens de rester confinés chez eux en raison de l'épidémie de coronavirus, dont le bilan s'est alourdi à 16 morts.

"Il est plus sûr pour les gens de rester chez soi. Il y a eu 34 cas confirmés au cours des dernières 24 heures, dont 16 dans la ville de Qom", a déclaré un porte-parole du ministère, Kianoush Jahanpour, à la télévision publique. Le nombre total de cas de contamination dans la République islamique s'élève désormais à 95.

Le vice-ministre iranien de la Santé a lui-même été infecté par le nouveau coronavirus, a indiqué mardi un responsable du ministère. Au cours d'une conférence de presse lundi avec le porte-parole du gouvernement Ali Rabii, Iraj Harirchi a toussé plusieurs fois et paraissait transpirer.

>> Lire aussi : Deux nouveaux décès du coronavirus en Iran, les pays voisins inquiets

agences/ebz

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Restrictions allégées dans certaines régions chinoises

Les régions chinoises jugées à faible risque d'épidémie de coronavirus devraient reprendre une activité normale et mettre fin aux mesures d'interdiction de déplacement, a déclaré mardi un responsable de l'organisme de planification du gouvernement.

La Chine devrait adopter une approche plus nuancée pour contrôler l'épidémie afin de réduire l'impact sur l'économie, a souligné Ou Xiaoli de la Commission nationale pour le développement et la réforme (NDRC), lors d'un point de presse.

"Les zones à faible risque (...) doivent rétablir l'ordre dans la production et la vie, mettre fin aux restrictions sur les transports et aider les entreprises à résoudre les problèmes d'emploi, de matières premières, de financement, d'équipements et autres difficultés", a-t-il ajouté.