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Le Portugal fait un grand pas vers la légalisation de l'euthanasie

Le Parlement portugais a adopté plusieurs textes ouvrant la voie à la dépénalisation de l'euthanasie. [Keystone - Armando Franca]
Le Portugal fait un grand pas vers la légalisation de l'euthanasie / La Matinale / 1 min. / le 21 février 2020
Le Parlement portugais a adopté jeudi plusieurs textes ouvrant la voie à la dépénalisation de l'euthanasie, au grand dam des milieux religieux mais aussi des représentants des médecins ou des infirmiers.

Cinq propositions de loi, dont une déposée par le Parti socialiste (au pouvoir), ont été approuvées en première lecture par des députés de gauche et du centre de l'échiquier politique.

Le texte détermine "les conditions spéciales pour la pratique de l'euthanasie non punissable" et a été approuvé avec 127 voix pour, 86 voix contre et dix abstentions.

Des propositions similaires du Bloc de gauche (extrême gauche), du parti animalier PAN, des Verts et d'un député libéral ont également été adoptées, avec des résultats à peine plus serrés.

Manifestations devant l'Assemblée

"Poursuivre pénalement quelqu'un qui aide un patient atteint d'une maladie incurable est une forme d'intolérance", a lancé l'élue socialiste Isabel Moreira lors du débat.

Peu avant, des centaines de personnes ont manifesté devant l'Assemblée à l'appel de plusieurs organisations opposées à l'euthanasie, criant "Oui à la vie, non à la mort".

Rejet en 2018

En mai 2018, le Parlement portugais avait rejeté à une très courte majorité de cinq voix plusieurs textes autorisant l'euthanasie. Depuis, les socialistes sont sortis renforcés des élections législatives d'octobre dernier, faisant pencher la balance en faveur d'une nouvelle loi.

En revanche, l'Eglise catholique, très largement majoritaire au Portugal, les organisations représentatives des médecins et des infirmiers, ainsi que le Conseil national de l'éthique pour les sciences de la vie, un organe consultatif indépendant lié au Parlement, se sont opposés à un changement de la loi actuelle, qui admet déjà l'arrêt des traitements dans certains cas désespérés.

Les propositions adoptées jeudi doivent maintenant être fusionnées en un seul texte qui sera ensuite soumis à un vote final du Parlement, en principe avant l'été. Cette loi sera ensuite soumise à la promulgation du président de la République, le conservateur Marcelo Rebelo de Sousa.

afp/gma

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