Ils accusent le coup. Après une vague de contestation déclenchée par une hausse du prix de l'essence, matée par une répression meurtrière, et las des sanctions économiques rétablies depuis près de deux ans, les Iraniens ne cachent pas leur pessimisme.
"Les prix sont plus chers. Tout est cher et ce n'est pas possible d'acheter quoi que ce soit avec ma retraite de 114 dollars par mois", s'alarme Azam. Rencontrée par la RTS au Grand Bazar de Téhéran, le poumon économique de la ville, elle insiste: "Pour certains produits, les prix ont triplé, voire quadruplé". "La situation est terrible", confirme Mitra. Coach sportive, elle peine à joindre les deux bouts et s'exaspère: "Ils se moquent du peuple. Il n'y a pas d'emploi et le pays n'avance pas".
Abstention
Conséquence de ce mécontentement latent, les Iraniens ont pour la plupart renoncé à voter, désabusés. Or, par tradition, ce sont les conservateurs qui profitent de l'abstention.
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Mais un retour des ultra-conservateurs ne serait pas pour réjouir toute une frange de la population, les jeunes notamment. Sarah*, par exemple, s'impatiente. "La plupart des hommes ici ou des femmes pensent qu'une femme qui fume n'est pas une bonne personne", explique la trentenaire dont le voile couvre à peine la chevelure. "Nous devrions pouvoir choisir ce qu'on veut porter", commente-t-elle.
Pour elle comme pour plusieurs de ses amis, l'exil devient une option de plus en plus plausible face à l'avenir incertain.
Adaptation web et vidéo: jgal
* prénom d'emprunt