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Londres refuse désormais que l'Union européenne lui impose ses règles

Le négociateur britannique sur le Brexit, David Frost. [AFP - Aris Oikonomou]
Londres refuse désormais que l'Union européenne lui impose ses règles / Le Journal horaire / 39 sec. / le 18 février 2020
Le Royaume-Uni entend négocier avec Bruxelles un accord de libre-échange "d'égal à égal" et n'acceptera pas que l'Union européenne contrevienne à sa liberté de fixer ses propres règles, a prévenu lundi le négociateur britannique sur le Brexit, David Frost.

"Il est essentiel pour nous de pouvoir établir des lois qui nous conviennent, de revendiquer le droit que possède tout autre pays non membre de l'UE dans le monde", a affirmé David Frost lors d'une intervention lundi soir à l'Université libre de Bruxelles (ULB).

"Il ne s'agit pas d'une simple position de négociation qui pourrait changer sous la pression. C'est l'objectif même de l'ensemble du projet", a insisté le négociateur britannique.

Période de transition

Le Royaume-Uni est entré depuis son départ de l'UE, le 1er février, dans une période de transition où il continue d'appliquer les règles européennes jusqu'à la fin de l'année. C'est pendant ces quelques mois que Londres et Bruxelles ont prévu de négocier leur future relation.

Le discours très attendu de David Frost a eu lieu au moment où les Etats membres de l'UE élaborent un mandat pour leur propre négociateur, Michel Barnier, fixant leurs objectifs et leurs lignes rouges dans la négociation.

Les Européens souhaitent que le Royaume-Uni s'engagent dans la future relation à respecter les mêmes règles que l'UE, voire à s'y adapter "au fil du temps", dans plusieurs domaines (environnement, concurrence, fiscalité, droit du travail...) afin d'éviter les distorsions de concurrence, en échange d'un accès privilégié au marché européen.

Ces garanties leur semblent indispensables étant donné la proximité géographique et économique du Royaume-Uni.

L'UE aimerait également que la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) garde le dernier mot pour interpréter le droit de l'Union, en cas de différend entre Londres et Bruxelles.

"D'égal à égal"

"Penser que nous pourrions accepter une supervision de l'UE sur des questions dites d'égalité des conditions de concurrence ("level playing field", ndlr), c'est ne pas comprendre l'intérêt de ce que nous faisons", a commenté David Frost.

"Comment réagiriez-vous si le Royaume-Uni exigeait que, pour se protéger, l'UE s'harmonise de manière dynamique avec nos lois nationales décidées à Westminster et les décisions de nos propres régulateurs et tribunaux ?", a-t-il interrogé.

David Frost estime "parfaitement possible d'avoir des normes élevées, et même des normes similaires ou meilleures que celles qui prévalent dans l'UE".

Il considère que "la seule façon de progresser est de s'appuyer sur cette approche d'une relation d'égal à égal".

afp/pym

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