Excédés, des Grecs ne veulent pas des nouveaux camps de migrants
Confronté à une recrudescence des arrivées de migrants sur les îles égéennes et à l'asphyxie des camps qui les accueillent dans des conditions insalubres, le gouvernement grec a déjà annoncé la fermeture des trois camps les plus surpeuplés de Lesbos, Samos et Chios, dont les conditions de vie sont unanimement dénoncées.
Mais ces camps seront remplacés par de nouveaux centres fermés, d'ici mi-2020, d'une capacité totale de 20'000 migrants sur ces trois îles auxquelles s'ajoutent celles de Leros et de Kos.
Camps surpeuplés
Des dizaines de manifestants se sont rassemblés jeudi devant le ministère de l'Intérieur et ont déployé des banderoles hostiles au projet du gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis.
"Fermez les frontières, expulsez les migrants illégaux", "Non aux prisons des âmes", était notamment inscrit sur des banderoles des manifestants.
Selon le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l'ONU, plus de 38'000 demandeurs d'asile s'entassent dans des camps sur des îles grecques, alors que leur capacité n'est que de 6200 personnes.
"L'Europe doit prendre ses responsabilités"
"On a considéré que mettre les gens dans des camps, dans des conditions inhumaines, était la solution. Des enfants font des tentatives de suicide, c'est dramatique. Nous sommes pourtant sur un territoire européen, en 2020", déplore Caroline Abu Sa’da, directrice de SOS Méditerranée pour la Suisse, interrogée dans La Matinale.
Selon la représentante de l'ONG, la Grèce est démunie: "Il y avait des accords pour éviter ces engorgements, pour que les gens soient répartis dans d'autres pays européens après coup. Ça n'a pas fonctionné. C'est un mécanisme de solidarité européenne qui ne marche plus."
Caroline Abu Sa’da rappelle que la plupart des gens qui se retrouvent en Grèce sont en train de fuir un conflit actif, notamment en Syrie et en Libye. "L'Union européenne doit prendre ses responsabilités par rapport à la défense d'un droit à une protection internationale", estime-t-elle.
>> L'interview de Caroline Abu Sa'da dans La Matinale:
gma avec afp