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Face aux violence policières, Emmanuel Macron veut renforcer "la déontologie"

Emmanuel Macron photographié le 8 octobre 2019. [Keystone - AP Photo/Francois Mori]
Emmanuel Macron veut améliorer la déontologie des forces de l’ordre en France / La Matinale / 1 min. / le 16 janvier 2020
Emmanuel Macron a enjoint mardi au ministère de l'Intérieur de faire rapidement des "propositions pour améliorer la déontologie" des forces de l'ordre accusées de violences, braquant des policiers sous pression après des mois de manifestations en France.

Pour le chef de l'Etat français, il y a urgence face à des "comportements, pas acceptables, (qui) ont été ou vus ou pointés", car ils peuvent "atteindre la crédibilité et la dignité" des forces de l'ordre. "Il ne faut avoir aucune complaisance", a-t-il asséné à Pau, tout en déplorant "la violence et le nihilisme politique" qu'expriment selon lui certains manifestants.

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait rappelé lundi les forces de l'ordre au devoir d'"exemplarité" et à leur "éthique" lors de ses voeux à la police nationale. Le ministère a "engagé plusieurs travaux sur la déontologie et le contrôle". "Nous allons voir ce qu'il y a à améliorer, de la formation aux techniques d'intervention", ajoute-t-on.

Syndicats policiers fâchés

Au lendemain de la mort près de Lyon d'un policier percuté volontairement par un fourgon lors d'une intervention, les déclarations présidentielles ont agacé les syndicats. "On est à bout, exténués, on ne peut pas faire preuve de résilience à l'infini", a réagi Thomas Toussaint de l'Unsa-Police. "On ne valide pas tout (les violences de policiers), a-t-il ajouté, mais il faut remettre les choses dans leur contexte". En cause à ses yeux, les "60 semaines de manifestations et de mouvement des +gilets jaunes+" qui ont mis sur le flanc les forces de l'ordre.

Au syndicat Synergies-Officiers, la réaction à la déclaration présidentielle est amère. "On a le sentiment d'être les dindons de la farce. On a défendu la République et le politique est en train de nous lâcher", a dit son secrétaire général Patrice Ribeiro.

Le cas de Toulouse "fait mal"

Du côté du premier syndicat des commissaires de police (SCPN-Unsa), le ton en revanche est conciliant. "Il faut savoir reconnaître qu'il y a des choses qui ne vont pas. Dans les manifestations, on a vu des gestes inappropriés: le croche-pied à Toulouse, ça fait mal à tout le monde", a commenté David le Bars, en référence à une vidéo montrant un policier faisant un croche-pied à une manifestante.

Cette image et d'autres captées lors des manifestations contre la réforme des retraites ont provoqué une nouvelle vague d'accusations contre les violences policières, déjà dénoncées lors de la crise des "gilets jaunes". Elles s'ajoutent à la mort à Paris le 3 janvier de Cédric Chouviat, un livreur de 42 ans, après son interpellation par des policiers.

afp/cab

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