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A Genève, Erdogan cible le manque d'aide européenne pour les réfugiés

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a ciblé le manque d'aide européenne lors du premier Forum mondial des réfugiés à Genève
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a ciblé le manque d'aide européenne lors du premier Forum mondial des réfugiés à Genève / 19h30 / 2 min. / le 17 décembre 2019
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, très attendu à Genève, a ciblé le manque d'aide européenne au début du premier Forum mondial des réfugiés. En écho, les appels aux pays riches à en faire davantage ont été nombreux mardi.

Arrivé avec 45 minutes de retard, le président turc, dont le pays accueille le plus grand nombre de réfugiés au monde, a rejoint les cinq autres Etats qui ont porté ce premier sommet, prévu un an après le Pacte mondial des réfugiés. "Personne ne semble désireux de nous aider", a affirmé Recep Tayyip Erdogan qui a ciblé ceux qui se préoccupent davantage du "pétrole" dans le nord de la Syrie.

Comme attendu, la charge la plus claire est pour les Européens, après ses menaces ces derniers mois de revenir sur l'accord migratoire avec eux et de laisser passer les réfugiés vers ce continent. "Nous n'avons reçu que deux milliards d'euros" de leur part pour aider les réfugiés syriens, deux tiers ce que l'Union européenne avait promis, a insisté le président turc. Selon lui, son pays rassemble 5 millions de réfugiés, dont plus de 3,5 millions de ce pays.

Recep Tayyip Erdogan cible l'attitude face aux "zones de sécurité" établies dans le nord de la Syrie après l'offensive turque contre les milices kurdes. "Les pays plus prospères semblent louer notre projet, nous font des sourires mais lorsque nous demandons de l'aide, nous ne la recevons pas". En revanche, le président turc a promis que tout rapatriement en Syrie de réfugiés devait être volontaire.

"Faire bien davantage"

Avant ce discours très attendu à Genève, le conseiller fédéral Ignazio Cassis et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres ont indiqué vouloir des "actes" pour les réfugiés et des pays d'accueil.

Le Pacte mondial sur les réfugiés, avalisé il y a un an à New York, "doit nous permettre de mieux répondre" aux besoins des réfugiés comme des populations d'accueil, a affirmé Ignazio Cassis en ouvrant la réunion. Le niveau de déplacements forcés dans le monde a atteint des records avec 71 millions de personnes affectées.

"La communauté internationale doit faire bien davantage", a renchéri Antonio Guterres. Notamment pour soutenir les pays en développement. Quelque 80% des réfugiés sont accueillis hors des Etats riches. Ceux-ci doivent apporter davantage de soutien, a estimé quant à lui devant quelques journalistes le chef de la diplomatie allemande.

>> Interview d’Anja Klug, représentante du HCR en Suisse, dans Forum :

Erdogan dénonce le manque d'aide européenne pour les réfugiés: interview d’Anja Klug
Erdogan dénonce le manque d'aide européenne pour les réfugiés: interview d’Anja Klug / Forum / 6 min. / le 17 décembre 2019

Protection et éducation

La Turquie est le pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés, plus de 3,5 millions. Interrogé sur les intentions de Recep Tayyip Erdogan de rapatrier certains d'entre eux dans le nord-est de la Syrie, le chef de la diplomatie allemande a affirmé que cette décision devait revenir aux réfugiés eux-mêmes. Mais il faudra évaluer "si les conditions sont réunies", dit Heiko Maas.

Le Forum rassemble plus de 2000 représentants des gouvernements, du secteur privé ou des ONG qui doivent discuter de la protection, de l'éducation, de l'accès à l'emploi ou encore des infrastructures.

>> Les précisions de Tristan Dessert dans le 12h45 :

Premier forum mondial sur les réfugiés: les précisions de Tristan Dessert.
Premier forum mondial sur les réfugiés: les précisions de Tristan Dessert. / 12h45 / 1 min. / le 17 décembre 2019

ats/gma

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Manifestation contre Erdogan à Genève

A l'appel d'organisations kurdes, 300 personnes se sont rassemblées à Genève devant l'ONU pour protester contre la présence de Recep Tayyip Erdogan au Forum mondial des réfugiés. La manifestation s'est déroulée dans le calme.

L'intervention de l'armée turque au Nord de la Syrie contre des populations kurdes a été dénoncée. Recep Tayyip Erdogan a été traité de terroriste, de fasciste, de dictateur et d'assassin. Une caricature du dirigeant turc le montrait en vampire assoiffé de sang, tueur d'innocents.

Des dessins de presse, suspendus à un fil, accusaient le président turc d'être de connivence avec le groupe Etat islamique ou encore de faire chanter l'Europe en la menaçant de la noyer sous un flot de réfugiés. Des banderoles demandaient la libération du dirigeant kurde du PKK Abdullah Öcalan, condamné à perpétuité.