Modifié

Pas d'accalmie entre démocrates et républicains à propos de Trump

Donald Trump s'en prend au fils de Joe Biden. [Keystone - EPA/Ron Sachs/pool]
Donald Trump devant la Maison Blanche, le 22 septembre 2019. - [Keystone - EPA/Ron Sachs/pool]
Le bras de fer entre démocrates et républicains sur l'enquête en destitution de Donald Trump se poursuit aux Etats-Unis. Les deux camps ont présenté lundi des conclusions diamétralement opposées. Les chefs d'accusation contre le président pourraient être dévoilés ce mardi.

L'opposition démocrate a présenté son dossier contre le président républicain, en amont d'un vote crucial à la Chambre des représentants sur sa mise en accusation ("impeachment"), qui pourrait intervenir avant Noël.

Et les parlementaires s'apprêtent à dévoiler dès mardi les chefs d'accusation retenus contre le milliardaire new-yorkais, qui sont selon plusieurs médias l'abus de pouvoir et l'entrave à la bonne marche du Congrès.

La cheffe des démocrates au Congrès, Nancy Pelosi, a annoncé qu'une conférence de presse avec notamment le chef de la commission judiciaire, Jerry Nadler, et le président de la commission du renseignement, Adam Schiff, se déroulerait mardi pour annoncer "les prochaines étapes" du processus de destitution.

Dix heures tendues

Au terme d'une audition acrimonieuse longue de près de dix heures, marquée par de vives passes d'armes, le chef démocrate de la commission judiciaire n'a laissé aucun doute sur sa position. La conduite de Donald Trump "est à l'évidence passible d'une mise en accusation. Cette commission agira en conséquence", a déclaré Jerry Nadler, sans préciser les dates des étapes à venir.

Le milliardaire "a violé son serment envers les Américains, il a fait passer son propre intérêt avant notre sécurité nationale", a-t-il martelé. Donald Trump "représente encore aujourd'hui une menace pour l'intégrité de nos élections et notre système démocratique".

"Spectacle politique"

Les républicains ont eux tenu la ligne de défense de la Maison Blanche, dénonçant "un spectacle politique". Les démocrates "n'arrivent pas à se remettre du fait que Donald Trump est président" depuis sa victoire surprise en 2016, a lancé le numéro deux républicain de la commission, Doug Collins.

Proclamant depuis le début de l'affaire qu'il n'a rien fait de mal, Donald Trump a confié lundi avoir regardé "un petit peu" cette audition fleuve. "C'est une honte, c'est un coup monté", a-t-il encore dit.

afp/nr

Publié Modifié

L'affaire ukrainienne

Forts de leur majorité à la Chambre, les démocrates ont initié fin septembre l'enquête en destitution, après avoir appris que Donald Trump avait demandé à l'Ukraine d'enquêter sur le démocrate Joe Biden, bien placé pour l'affronter lors de la présidentielle de 2020.

L'accusant d'abus de pouvoir, ils estiment que le président a fait pression sur l'Ukraine, notamment en suspendant une importante aide militaire destinée à ce pays en guerre avec la Russie.

Les parlementaires pourraient aussi inclure le refus de la Maison Blanche de collaborer dans l'enquête en destitution, qu'elle juge "anticonstitutionnelle", dans un second chef d'accusation: l'entrave à la bonne marche du Congrès.