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Les dirigeants russe et ukrainien d'accord pour consolider le cessez-le-feu

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à g.) et son homologue russe Vladimir Poutine (à d.) étaient supervisés par les dirigeants allemand et français. [Ludovic Marin / Pool / AFP]
Les dirigeants russe et ukrainien d'accord pour consolider le cessez-le-feu / La Matinale / 1 min. / le 10 décembre 2019
Les présidents russe et ukrainien, Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, sont convenus lors de leur première rencontre lundi à Paris d'une série de mesures pour relancer le processus de paix en Ukraine.

Les parties s'accordent sur "l'objectif de procéder au désengagement des forces et des équipements d'ici à la fin du mois de mars 2020", selon la déclaration conjointe publiée à l'issue du sommet au "format Normandie", c'est-à-dire sous la houlette de la France et de l'Allemagne.

Les dirigeants russe et ukrainien se sont aussi engagés à mettre en œuvre le cessez-le-feu conclu dans le cadre des accords de Minsk, en 2014, avant la fin de l'année, annonce l'Elysée.

L'entrevue des deux présidents constituait la première rencontre bilatérale depuis l'élection de Volodymyr Zelensky en avril dernier.

Encore des désaccords

Au terme de l'entrevue, Emmanuel Macron a déclaré qu'il subsistait des désaccords entre l'Ukraine et la Russie sur le calendrier des élections locales dans le Donbass (voir encadré), sur lesquelles Volodymyr Zelensky avait posé des conditions. Mais le président français a souligné qu'il restait quatre mois pour régler les divergences.

Volodymyr Zelensky a déclaré lundi qu'avoir repris le dialogue avec Vladimir Poutine était "très positif", tout en ajoutant que de nombreuses questions restaient en suspens à l'issue de leur entretien. Zelensky a toutefois souligné que Kiev devait disposer d'un contrôle complet sur l'est du pays et ne ferait aucun compromis sur cette question.

Vladimir Poutine a lui salué un "pas important" vers une désescalade. Le dirigeant russe a par ailleurs déclaré qu'il souhaitait que la Constitution ukrainienne soit modifiée pour que le Donbass ait un statut spécial.

L'Ukraine avait posé ses conditions

Même si la situation s'est légèrement détendue depuis le changement de présidence en avril en Ukraine, Volodymyr Zelensky est toutefois sous la pression de son opinion, qui redoutait de le voir faire trop de concessions face à Vladimir Poutine et à Emmanuel Macron. Il avait posé, avant le sommet, plusieurs conditions à la tenue d'élections locales dans le Donbass, étape clé du processus de paix autour de laquelle se cristallisent beaucoup d'inquiétudes.

Il réclamait notamment le démantèlement préalable de tous les groupes armés "illégaux" – c'est-à-dire les séparatistes pro-russes et leurs parrains russes – et le retour de la frontière entre cette région de l'est de l'Ukraine et la Russie sous contrôle ukrainien.

>>Ecouter l'interview d'Annie Daubenton, spécialiste de l’Ukraine, dans la Matinale de la RTS:

Emannuel Macron salue le président ukrainien Volodymyr Zelensky. [EPA/Keystone - Ian Langsdon]EPA/Keystone - Ian Langsdon
Un important sommet relance les négociations pour la paix en Ukraine: interview d’Annie Daubenton / La Matinale / 5 min. / le 10 décembre 2019

agences/vic/jvia

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Une certaine détente dans les relations

Après trois ans de paralysie des négociations pour tenter de mettre fin à la guerre dans l'est de l'Ukraine, la rencontre entre le maître du Kremlin et le jeune président ukrainien, un ancien comédien arrivé au pouvoir en mai, était très attendue. Le conflit entre Kiev et les séparatistes pro-russes a fait plus de 13'000 morts dans le Donbass, bastion industriel de l'Est ukrainien, et un million de déplacés depuis 2014.

L'Occident et l'Ukraine accusent Moscou de financer et d'armer les rebelles, ce que la Russie nie, affirmant jouer un rôle politico-humanitaire pour protéger les populations locales russophones. Les combats ont fortement baissé en intensité depuis les accords de Minsk en 2015, mais 80'000 hommes continuent de se faire face de part et d'autre d'une ligne de front qui s'étire sur 500 kilomètres. Chaque mois, des morts sont à déplorer dans des accrochages ou l'explosion de mines.

>> Ecouter le résumé des enjeux de cette rencontre dans l'émission Tout un monde:


Une certaine détente est néanmoins perceptible depuis le changement de président en Ukraine, en mai dernier. Un échange de 70 prisonniers a pu avoir lieu en septembre. Les troupes belligérantes ont reculé dans trois petits secteurs de la ligne de front et des navires de guerre ukrainiens saisis par la Russie ont été rendus.