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L'assaillant du London Bridge avait déjà été condamné pour terrorisme

Au lendemain de l'attaque au couteau meurtrière à Londres, le profil de l'assaillant, condamné pour terrorisme, fait polémique
Au lendemain de l'attaque au couteau meurtrière à Londres, le profil de l'assaillant, condamné pour terrorisme, fait polémique / 12h45 / 2 min. / le 30 novembre 2019
L'homme qui a tué deux personnes au couteau vendredi à London Bridge était un ex-prisonnier condamné pour terrorisme, âgé de 28 ans, a annoncé samedi le chef de l'antiterrorisme britannique.

"Cet individu était connu des autorités, ayant été condamné en 2012 pour des infractions terroristes. Il a été remis en liberté conditionnelle en décembre 2018", a indiqué le responsable policier dans un communiqué, précisant qu'une perquisition était en cours dans un lieu du comté de Staffordshire, dans le centre de l'Angleterre.

D'après l'agence de presse PA, il avait été condamné à 16 ans de prison pour son appartenance à un groupe qui avait voulu commettre un attentat à la bombe à la Bourse de Londres, le London Stock Exchange, et établir un camp d'entraînement terroriste au Pakistan.

L'attaque commise près du quartier d'affaires de la City, vendredi en début d'après-midi a fait deux morts, un homme et une femme, ainsi que trois blessés.

Engin explosif factice

Le suspect a été abattu sur place par des officiers armés, qui ont constaté qu'il portait un engin explosif qui s'est révélé factice, empêchant les passants de s'approcher à moins de 100 mètres du pont, où une dizaine de bus étaient complètement immobilisés.

Des passants qui sont intervenus pour maîtriser l'auteur de l'attaque étaient salués en "héros" par des responsables britanniques et sur les réseaux sociaux.

Sur de nombreuses vidéos prises par des témoins et diffusées sur les réseaux sociaux, on peut voir plusieurs passants se ruer sur l'assaillant et tenter de le maîtriser.

"Bravoure et héroïsme"

Ceux qui sont intervenus "ne savaient pas à ce moment-là que l'engin était factice", a estimé le maire travailliste de la capitale Sadiq Khan, saluant "la bravoure et l'héroïsme de Londoniens ordinaires".

"On a fait tout ce qu'on pouvait pour essayer de lui arracher son couteau afin qu'il ne blesse personne d'autre", a expliqué Stevie Hurst, un guide touristique qui s'est battu avec l'assaillant.

Selon lui, l'homme a crié "bombe" lorsque la police a tenté de l'interpeller, avant d'entendre des coups de feu.

Un homme en particulier était salué sur les réseaux sociaux. Dans plusieurs vidéos concordantes circulant sur Twitter, on le voit sortir de la mêlée un couteau à la main, criant en catalan à d'autres témoins de reculer. "Cet homme mérite une médaille", suggèrent plusieurs personnes.

Alors que plusieurs passants maîtrisaient l'assaillant, l'un d'eux s'est emparé du couteau et s'est écarté de la mêlée. [Keystone/AP]
Alors que plusieurs passants maîtrisaient l'assaillant, l'un d'eux s'est emparé du couteau et s'est écarté de la mêlée. [Keystone/AP]

Niveau d'alerte terroriste rétrogradé en novembre

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a convoqué vendredi soir une réunion du comité de crise du gouvernement à la suite de l'attaque, ont indiqué ses services.

Début novembre, le niveau d'alerte terroriste au Royaume-Uni a été abaissé passant de "grave" à "substantiel", le risque d'un attentat étant désormais considéré comme "probable", et non "hautement probable", avait annoncé la ministre de l'Intérieur Priti Patel.

agences/ani/pym

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London Bridge, théâtre d'un attentat en 2017

En juin 2017, une camionnette avait foncé sur la foule sur le London Bridge, avant que ses trois occupants ne poignardent des passants dans le Borough Market. Bilan: huit morts et une cinquantaine de blessés.

C'était l'un des attentats revendiqués par le groupe Etat islamique (EI) qui avaient frappé le Royaume-Uni cette année-là. En mars 2017, un homme avait foncé dans la foule avec son véhicule sur le pont de Westminster avant de poignarder mortellement un policier devant le Parlement, faisant en tout cinq morts.

Deux mois plus tard, 22 personnes - dont des enfants - avaient péri lors d'une attaque à la fin d'un concert d'Ariana Grande, à Manchester.