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Le Sénat bolivien donne son feu vert à de nouvelles élections

Les sénateurs boliviens ont donné leur feu vert "à l'unanimité" à de nouvelles élections présidentielle et législatives [AFP - Jorge Bernal]
Le Sénat bolivien donne son feu vert à de nouvelles élections sans Evo Morales / Le Journal de 22h30 / 13 sec. / le 23 novembre 2019
Les sénateurs boliviens ont donné leur feu vert samedi à de nouvelles élections présidentielle et législatives sans Evo Morales, des scrutins censés mettre un terme à l'instabilité née après la présidentielle controversée du 20 octobre.

Le texte a été "approuvé à l'unanimité", a annoncé la Chambre haute du Parlement bolivien sur son compte Twitter.

Le projet de loi a été envoyé à la Chambre des députés. Si les députés l'approuvent, la présidente par intérim Jeanine Añez devra le promulguer pour qu'il ait force de loi.

Deux mandats successifs au maximum

Le texte approuvé par le Sénat prévoit, entre autres mesures, l'annulation du scrutin du 20 octobre. Dans le même temps, il interdit à toute personne ayant exercé deux mandats électifs de suite de se présenter à un troisième, fermant ainsi la porte à une nouvelle candidature d'Evo Morales qui a déjà exercé trois mandats présidentiels depuis 2006.

Profondes divisions

Le propre parti d'Evo Morales, MAS (Mouvement vers le socialisme), qui dispose de la majorité au Parlement, a voté en faveur du projet de loi au Sénat, mettant ainsi en évidence ses divisions quant à la figure de l'ancien président.

Dans le même temps, le gouvernement provisoire doit ouvrir un "dialogue" avec les manifestants pro-Morales afin de tenter de pacifier la Bolivie où 32 personnes ont trouvé la mort dans des violences survenues depuis la présidentielle du 20 octobre.

L'ancien président Evo Morales s'était alors proclamé vainqueur, mais l'opposition avait crié à la "fraude". Après plusieurs semaines de manifestations et son lâchage par l'armée, le premier président indigène du pays a annoncé sa démission le 10 novembre. Depuis, ses partisans manifestent quasi-quotidiennement à La Paz et d'autres villes pour exiger le départ de Jeanine Añez.

afp/puga

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Blocages et pénuries

Les partisans d'Evo Morales réclamant le départ de Jeanine Añez bloquent les routes qui relient La Paz aux régions agricoles du centre de la Bolivie.

La capitale administrative souffre ainsi de graves pénuries alimentaires et les habitants de Santa Cruz, le grenier de la Bolivie situé dans les plaines du centre, se pressent à l'aéroport pour envoyer des vivres à leurs proches de La Paz.

Les protestataires ont aussi bloqué l'accès à une raffinerie à El Alto, près de la capitale administrative, coupant ainsi l'approvisionnement en essence des 800'000 habitants.

Pas d'amnistie pour Evo Morales

La présidente par intérim a déclaré samedi qu'elle refuserait de promulguer un projet de loi présenté par des sénateurs visant à amnistier Evo Morales contre lequel une enquête a été ouverte pour "sédition" et "terrorisme".

"Nous disons clairement que toute personne ayant commis des crimes, qui se moque des lois, qui a commis des abus ne sera pas amnistiée", a annoncé Jeanine Añez.