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Les coulisses de la traque de Ben Laden dans une expo à New York

L'avis de recherche d'Oussama Ben Laden exposé à New York. [afp - Spencer Platt/Getty Images]
Exposition à New York sur les coulisses de la traque de Ben Laden / Le 12h30 / 2 min. / le 17 novembre 2019
Maquette de la villa pakistanaise où résidait Oussama Ben Laden, photo du 4X4 d'un messager clé du chef d'Al-Qaïda, hésitations de Barack Obama avant d'approuver le raid contre sa villa: une exposition new-yorkaise retrace dix ans de traque du cerveau des attentats de 2001.

Intitulée "Revealed: The Hunt for Bin Laden" ("Révélée: La traque de Ben Laden"), l'exposition, qui s'est ouverte vendredi au musée des attentats du 11 septembre 2001, revient sur les grandes étapes de cette longue chasse à l'homme, qui s'est achevée dans la nuit du 1er au 2 mai 2011 avec l'opération "Geronimo", qui a permis d'éliminer le maître d'oeuvre des attentats qui avaient fait près de 3000 morts.

Il n'y a pas de révélation fracassante dans cette exposition, qui doit durer jusqu'en mai 2021: rien notamment sur d'éventuelles collaborations entre renseignements pakistanais et américains, sources d'informations contradictoires.

L'histoire humaine

Une maquette de la villa de Ben Laden exposée à New York. [afp - Angela Weiss]

L'exposition privilégie l'histoire "humaine" de cette opération, au travers de multiples interviews: depuis les hauts-responsables qui validèrent l'assaut, aux membres du commando de Navy Seal (forces spéciales de la Marine américaine) qui investirent la villa, en passant par des agents racontant, anonymement, comment ils comprirent que pour retrouver Ben Laden, il fallait suivre les personnes susceptibles de l'aider.

En quelque 60 objets - dont certains saisis dans la villa - et des dizaines de photos et vidéos, le visiteur entrevoit le travail de fourmi des agents du renseignement: depuis le départ sans laisser de trace du leader d'al-Qaïda des montagnes de Tora Bora, en Afghanistan, fin 2001, jusqu'à l'identification de son messager Abou Ahmed al-Kuwaiti et de sa Jeep à Peshawar, en 2010.

C'est lui qui mènera les agents américains jusqu'à la ville de garnison d'Abbottabad, à 80 km d'Islamabad, et jusqu'à la luxueuse résidence de trois étages, dans l'enceinte de laquelle un individu faisait régulièrement les cent pas, tel un prisonnier. Les Américains le surnommeront le "Pacer", avant d'arriver progressivement à la quasi-certitude qu'il s'agit de Ben Laden.

L'unité retrouvée des services de renseignement

Les empreintes digitales attribuées à Oussama Ben Laden. [afp - Spencer Platt/Getty Images]

Après le 11 Septembre, les renseignements américains avaient été épinglés pour leurs rivalités internes, qui empêchèrent le partage d'informations cruciales pour déjouer les attentats. Mais ils sortent glorifiés de ce récit, qui célèbre leur unité retrouvée et leur ténacité.

On voit notamment la casquette abimée de l'un d'entre eux, blessé par les éclats d'une bombe déclenchée par un agent double lors d'une rencontre dont les Américains espéraient de nouvelles informations sur Ben Laden.

Ou un tableau d'honneur qui trôna longtemps dans le bureau du FBI en Afghanistan: tous les agents venus participer à la traque le signaient avant de repartir, et il est désormais conservé tel un trophée à Washington.

L'annonce de la mort de Ben Laden, par Barack Obama le 2 mai 2011, fut accueillie par des scènes de liesse aux Etats-Unis et notamment à New York, avec des rassemblements spontanés à Times Square et sur le site du World Trade Center.

afp/boi

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