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L'étiquetage "colonies israéliennes" sur les denrées va faire son apparition

La colonie israélienne de Giv'at Ze'ev. [AFP - Ahmad Gharabli]
Il sera désormais possible de savoir si un aliment provient d'une colonie israélienne en Cisjordanie. / Le Journal horaire / 1 min. / le 12 novembre 2019
Les denrées alimentaires originaires des territoires occupés par Israël doivent le mentionner et préciser si elles proviennent d'une colonie israélienne, a décidé mardi la justice de l'UE. Une décision saluée côté palestinien et dénoncée côté israélien.

Selon la Cour de justice européenne, la mention du territoire d'origine de ces denrées est obligatoire au vu d'un règlement européen de 2011 "afin d'éviter que les consommateurs ne puissent être induits en erreur quant au fait que l'Etat d'Israël est présent dans les territoires concernés en tant que puissance occupante et non pas en tant qu'entité souveraine".

A l'origine de ce jugement, dont la portée concerne tous les Etats membres, figure une décision contestée du ministère français de l'Economie en novembre 2016 obligeant à un étiquetage différencié des produits provenant des territoires occupés par Israël. Elle avait été prise en application du règlement européen sur l'information des consommateurs.

Ne pas induire en erreur

L'arrêt de la Cour "confirme, comme le dit la notice de la Commission, que les indications d'origine des produits provenant des colonies doivent être exactes et ne pas induire en erreur le consommateur", a réagi une porte-parole de la Commission. Elle a rappelé que la mise en oeuvre de cet étiquetage relevait des Etats membres.

La Cour a dans le même temps souligné que l'UE ne "soutient aucune forme de boycott ou de sanctions contre Israël" et qu'elle rejetait les actions du mouvement BDS en vue d'"isoler" ce pays.

Selon l'UE, cet étiquetage est obligatoire pour les fruits et légumes frais, le vin, le miel, l'huile d'olive, les oeufs, la volaille, les produits d'origine biologique et les cosmétiques.

Réactions contrastées

Sans surprise, la décision de la Cour a suscité des réactions contrastées. L'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) a salué la décision de la Cour basée à Luxembourg, appelant "tous les pays européens à mettre en oeuvre cette obligation légale et politique", souhaitant que ces produits "soient bannis des marchés internationaux".

Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Israël a pour sa part rejeté "fermement" la décision européenne. "Le seul but de la décision est de cibler Israël et d'appliquer deux poids deux mesures contre lui", poursuit le ministère dans un communiqué.

afp/boi

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