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Le mouvement indigène accepte le dialogue avec le président équatorien

L'Equateur, toujours en ébullition
L'Equateur, toujours en ébullition / 12h45 / 1 min. / le 13 octobre 2019
La principale organisation indigène d'Equateur a annoncé samedi qu'elle acceptait de participer au "dialogue direct" proposé par le président. Cela après dix jours d'une crise sociale provoquée par des réformes économiques en échange d'un prêt du FMI.

"Après un processus de consultation avec les communautés, organisations, peuples, nationalités et organisations sociales, nous avons décidé de participer au dialogue direct" avec le chef de l'Etat Lenin Moreno, a déclaré la Confédération des nationalités indigènes de l'Equateur (Conaie) dans un communiqué.

Cette annonce constitue une volte-face après le non initial vendredi soir de la Conaie. Celle-ci avait estimé que le dialogue proposé par le président Moreno "manqu(ait) de crédibilité" et affirmé qu'elle n'y participerait qu'une fois "abrogé" le décret supprimant les subventions sur le carburant, la mesure la plus controversée.

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Retrait du décret exigé

L'organisation accepte désormais une rencontre avec le président pour discuter du "retrait ou (de) la révision du décret", après plus d'une semaine de manifestations qui ont fait cinq morts et 2000 blessés.

Vendredi, le chef de l'Etat avait appelé, dans une allocution télévisée, les dirigeants de la Conaie à "dialoguer directement" afin de "trouver des solutions" à la crise déclenchée par son annonce de réformes, en contrepartie d'un prêt du FMI de 4,2 milliards de dollars.

"Il est indispensable de faire diminuer la violence (...) Le pays doit savoir que nous avons la volonté de dialoguer", avait ajouté Lenin Moreno, un libéral élu sous l'étiquette socialiste.

Les heurts se poursuivent

Les heurts se poursuivaient samedi entre manifestants et forces de l'ordre dans la capitale Quito, tandis qu'une marche parallèle et pacifique de femmes était également organisée. Lenin Moreno a ordonné samedi le couvre-feu et l'instauration d'un contrôle militaire sur Quito et ses alentours.

Des manifestants encagoulés ont mis le feu et saccagé le bureau de l'Inspection générale des finances, dans le nord de Quito. Le bâtiment a été attaqué avec des cocktails Molotov et peu après un groupe d'hommes, la plupart avec le visage masqué ou portant des casques, y est entré.

Les autorités ont annoncé sur Twitter l'évacuation de la zone pour "que les équipes de secours puissent lutter contre l'incendie et s'occuper du personnel qui se trouve à l'intérieur".

ats/jfe

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