Le Premier ministre canadien Justin Trudeau n'aime pas la loi sur la laïcité adoptée au mois de juin par les parlementaires québécois.
"Je crois que les électeurs québécois savent très bien que je défendrai toujours les droits et les libertés individuels et que je suis en désaccord avec la loi 21", a-t-il avancé lors d'un point-presse.
Une loi contre les signes religieux
Cette loi controversée interdit expressément le port de signes religieux aux employés de l'Etat en position d'autorité coercitive, ainsi qu'aux enseignants du réseau scolaire public. Les lieux publics au sein desquels siègent les représentants de l'Etat sont également concernés.
Dès son adoption, cette loi a été dénoncée par les différents partis fédéralistes du Canada. Le ministre de la Justice avait même annoncé qu'il n'excluait pas de se joindre à des groupes afin de contester la loi devant les tribunaux.
La laïcité, un grand sujet de débat pour les élections
Le Premier ministre de la Province du Québec, François Legault, a exigé que les différents candidats aux élections fédérales du 21 octobre s'engagent à ne pas contester cette loi. Andrew Scheer, leader du parti conservateur et principal opposant du parti libéral mené par Justin Trudeau, s'y est engagé s'il devenait Premier ministre. Elisabeth May, chef du Parti des Verts, a elle aussi assuré qu'elle ne contesterait pas la loi si elle est élue, même si elle la désavoue publiquement.
Les leaders des différents partis savent qu'ils jouent gros avec la question de la loi sur la laïcité: la Province du Québec est la deuxième plus peuplée du Canada et compte 78 des 338 députés à la chambre des Communes sortantes. Et la population québécoise dans son ensemble est favorable à cette loi: un sondage effectué en mai 2019 indique un taux d’appui de 64 %.
En prenant position contre cette loi sur la laïcité, Justin Trudeau prend des risques mais positionne le débat pré-électoral sur des thèmes qui lui sont chers: le multiculturalisme et la liberté individuelle.
Guillaume Henchoz avec afp